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Critique des Médias

25 juillet 2009

Lettre Ouverte au Président Barack Obama

Chers amis, Face à la situation catastrophique que traverse la RDC, un congolais profitant de la première tournée en Afrique du président américain, vient de publier une lettre ouverte à Barack Obama. Un véritable manifeste sur fond lyrique. Avec un ton digne d'un défenseur des opprimés, Emmanuel Kabongo très connu dans les milieux intellectuels Congolais vient, à travers cette publication donner la voix aux congolais pour dire toutes les quatre vérités à l'occupant de la maison blanche. Il lui demande donc de faire tout de son mieux pour que s'arrête le génocide et la vassalisation politique et économique dont le pays de Lumumba est victime aujourd'hui de la part des puissances obscures. Ce qui est très important dans ce texte, c'est pour des rares fois que des congolais expriment leur souhait de voir le président américain définir comme au moyen orient et en Iran, une politique claire pour la région des grands lacs. Debout Congolais....

Lettre   ouverte  au Président     BARACK     OBAMA Destruction sauvage des vies  humaines, de l’environnement  et vassalisation   politique,   militaire, économique,  financière de la République démocratique du Congo. Par   Emmanuel  Kabongo  Malu. Président de l’Observatoire Politique ‘Barack  Obama’ pour la Paix mondiale Lettre   Ouverte à    BARACK     OBAMA Concerne : le Génocide du Peuple Congolais et la vassalisation   politique, militaire,économique  et financière de la R.D.C. par les Présidents  Paul           KAGAME et  Yoweri  Kaguta MUSEVENI, les hommes de main des  Etats-Unis  d’Amérique  en Afrique noire et  les Grands Lacs. Le peuple congolais meurtri et  endolori  interpelle, au 49°anniversaire  de son indépendance, le Président des États-Unis d’Amérique lors  sa visite officielle en Afrique noire. Epitre  Dédicatoire EN   CE  QUARANTE-NEUVIÈME   ANNIVERSAIRE   DE NOTRE   INDÉPENDANCE, NOS  PENSÉES  LES PLUS DÉFERENTES   VONT : À   DONNA    BÉATRICE   KIMPAVITA, À PAUL   PANDA    FARNANA, À  SIMON   KIMBANGU, À   PATRICE  ÉMÉRY   LUMUMBA, À  PIERRE  MULELE, À M’ZEE   LAURENT  DESIRE KABILA, Les  Pères Fondateurs  de la Patrie Congolaise. Kinshasa, 30 juin 2009. Monsieur   le Président  des Etats-Unis d’Amérique, Quand les sauterelles se battent, ce sont toujours les corbeaux qui se régalent.      Chinua Achebe, cité dans                                                                  « les rêves de mon père »,2008, p.399.                      En cette Journée Solennelle de 30 juin 2009 , marquant le quarante-neuvième anniversaire de notre Indépendance, le Peuple Congolais ,fortement endolori et lourdement meurtri , et ayant à l’esprit cette pensée  heureuse tirée d’une de  vos oeuvres : « Ici( En Afrique), les gens continuent à se parler (même quand tout va mal, on communique) »(1), se saisit ,avec déférence, de l’annonce  de votre première visite  d’État  en Afrique Noire  en tant que Président de la Puissance Unipolaire Mondiale  que sont   les Etats-Unis d’Amérique , pour vous adresser cette Lettre Ouverte,laquelle  se donne à voir comme l’amorce d’un franc et fraternel  dialogue avec l’Homme Noir le plus puissant de toute l’Histoire de l’Humanité(2), le gardien de la liberté qui incarne l’esprit de service(3), aux fins d’ attirer  votre particulière attention  quant aux atrocités dont ce Peuple de près de 70 millions d’âmes  est victime  , à savoir,d’une part ,le  Génocide à huis clos qui se déroule sur le sol congolais depuis près de 15 ans ,sous la houlette des Etats-Unis d’Amérique,votre Pays ,     (1) Dans «  les rêves de mon père »,Barack Obama demande à l’historienne kenyanne          Rukia : ‘Mais est-ce qu’il ne reste rien qui soit véritablement africain ?’Et à      l’historienne de répondre :’…Ici,les gens continuent à se parler. Quand je vais aux       Etats-Unis, j’ai l’impression qu’on s’y sent très seul…pp.446-447.      (2) l’expression est empruntée à Ali Hassan Mazrui qui écrit : « …the most powerful      black person in history »,in Obama can make Gandhi prophecy on peace true, The     Standard,wedsnesday ,february 25,2009,p.15.Obama lui-même avoue : « ..La voix         de      mon père était restée sans tache, incitatrice, réprobatrice, accordant ou      refusant son     agrément. Tu ne travailles pas assez,Barry. Tu dois participer à la      lutte de ton peuple .Réveille-toi, homme noir ! »,les rêves de mon père,p.239.      (3)Pour Obama,les pères fondateurs de l’Amérique ont la vocation de service public  et   sont les  gardiens de la liberté !cfr L’audace d’espérer,p.364 où il écrit : « Ma      satisfaction ,c’est aujourd’hui de savoir que j’ai pu aider des gens à vivre avec une   certaine dignité. Je pense à ce que Benjamin Franklin écrivit à sa mère pour lui     expliquer pourquoi il avait consacré une si grande partie de son temps à servir son      pays : « je préfère qu’on dise ‘Il a vécu utilement’ plutôt que ‘Il est mort riche’. » occasionnant près de 10 millions(4) de morts et de violences sexuelles,psychologiques dont la cruauté et l’ampleur défient toute imagination et ;d’autre part, le malin et pernicieux  processus de vassalisation et/ou   recolonisation   de la République démocratique du Congo .Notre pays martyrisé, en ce début du 21° siècle, par le Rwanda,l’Ouganda,le Burundi,l’Angola,l’Afrique du Sud… ,pays satellites des USA  qui exécutent leur  plan de morcellement de l’Afrique  Noire en de petites  républiquettes  bananières(5) . Et ce,pour vider,en définitive, le Continent Noir   de toute sa dynamique interne  de sa renaissance et de  l’arrimer  ainsi,  à tout jamais ,à la dépendance et l’arriération ,c’est-à-dire  à la désintégration et /ou extinction  du Berceau de l’Humanité qu’est l’Afrique Noire, comme entité historique autonome.                   Ce paradigme nihiliste,convenons-en, comme tous les impérialismes qui méprisent l’homme jusqu’à l’annihiler ,fait suite aux  autres ignobles  néantisations de l’Homme Noir,fils premier-né de l’Humanité :  la Traite nègrière,l’Esclavage et la Colonisation et  ce morcellement qui condamne près d’un milliard  d’ êtres  d’humains  à l’extinction pour le bonheur matériel de quelques uns .Cette déshumanisation n’est-elle  pas contraire à la conception du nouveau leadership américain que vous prônez,Monsieur le Président des Etats- (4) « 6 millions ,7 millions, 8  millions …10 millions….Combien de morts en République     démocratique du Congo ? Difficile à dire .Il y a bien longtemps que le compteur international des victimes congolaises s’est arrêté. Pourtant, de l’avis de nombreux experts, le conflit du Congo est celui qui, en nombre de victimes ,est le plus meurtrier depuis la fin de la Seconde guerre mondiale »,écrit Charles Onana,Ces Tueurs Tutsi. Au cœur de la tragédie congolaise,Paris,Éditions Duboris,avril 2009 ,p.19. (5)Ce projet de sud américanisation de l’Afrique noire ,initié sous Clinton ,et qui a donné naissance au Nepad ,est pompeusement appelé « African Renaissance » !Comme l’écrit Cynthia McKinley au président Bush : « …Votre politique en Afrique n’a pas seulement aidé à surveiller ce que l’on nommait Renaissance africaine,mais elle a contribué à prolonger la douleur et la souffrance des peuples africains…(in Préface ,Charles Onana,o.c.,p.16.).Issayas Afewerki,Paul Kagame,Yoweri Museveni étaient ,pour Bill Clinton,les éxécutants de la Renaissnce africaine :ils ont transformé leurs propres pays en prisons à ciel ouvert !Et c’est avec raison que Randall Robinson écrit : « …Au-delà des nominations à des postes ministériels ou autre qui n’ont eu que peu d’incidence sur la communauté noire,Bill Clinton n’a pratiquement rien fait pour les Noirs »,in The Debt,Plume,2001. Unis, quand vous dites clairement dans «  The American Moment »(2007) :         « J’estime que la tâche la plus importante qui incombe à tout président consiste à protéger le peuple américain. Je      suis également convaincu que, pour s’acquitter efficacement  de cette tâche au XXIè siècle, il faudra une nouvelle conception du leadership américain et de notre sécurité         nationale, conception qui s’inspirera du passé sans être  prisonnière d’idées périmées. « Dans le monde actuel, la sécurité du peuple américain est inextricablement liée à celle de tous les peuples. Lorsque le   trafic des stupéfiants et la corruption menacent la démocratie         en Amérique latine, c’est également un problème pour les    Etats-Unis. Lorsque de petits agriculteurs pauvres d’Indonésie sont contraints de porter au marché des volailles    atteintes de la grippe aviaire,on ne peut considérer ce fait comme un problème lointain .Lorsque des écoles religieuses du Pakistan enseignent la haine à de jeunes élèves,nos enfants sont également menacés.  » « Q’il s’agisse du terrorisme mondial ou d’une pandémie,de changements climatiques spectaculaires  ou de la prolifération des armes de destruction massive ,les dangers qui nous menacent à l’aube du XXIè siècle ne peuvent plus être endigués par des frontières ou des lignes de démarcation. …Nous devons jouer un rôle premier plan en agissant et en donnant l’exemple…. «  …En outre, les Etats-Unis doivent donner l’exemple en venant à l’aide à tous ceux qui mènent une existence désespérée dans les régions reculées du monde, car s’il y aura toujours des personnes pour succomber à la haine  et attacher des charges explosives à leur corps, il y en a des millions d’autres qui désirent choisir une autre voie et qui veulent que notre flambeau d’espoir éclaire leur chemin » (6). Lier  l’acte à la parole                     Ce qui n’était qu’une profession de foi d’un brillant rhéteur à la (6)Extraits de « The American Moment »,discours prononcé  par le Sénateur des Etats-Unis Obama  le 23 avril 2OO7 devant  le Chicago Council on Global Affairs recherche de l’investiture du Parti démocrate, est devenu, dans votre Discours d’Investiture en tant que 44è Président des Etats-Unis,un véritable credo pour une praxis politique plus humaine et bien affirmée au monde : « … A  tous les peuples et les gouvernants qui nous regardent aujourd’hui, depuis les plus grandes capitales jusqu’au petit village où mon père est né (au Kenya,ndlr) : sachez que l’Amérique est l’amie de chaque pays et de chaque homme ,femme et enfant qui recherche un avenir de paix et de dignité,et que nous sommes prêts à nouveau à jouer notre rôle dirigeant . » Plus loin, vous ajoutez « …Les Etats-Unis doivent jouer leur rôle en donnant l’élan d’une nouvelle ère de paix »(7). Plus explicite, dans votre Discours fondateur du Caire vous écrivez : «  Le premier défi que nous avons à relever est celui de l’extrémisme violent sous toutes ses formes…Parce que nous rejetons aussi ce que les hommes de toutes les confessions rejettent : l’assassinat d’hommes, de femmes et d’enfants innocents » (8).                    Le démenti à votre credo de paix et au  Discours Fondateur du Caire vient encore  de Cynthia McKinney, votre Compatriote ,Candidate du parti écologiste aux élections présidentielles américaines de 2008 et Ancienne  Sénatrice des Etats-Unis qui écrit : «  La R.D.C. est toujours pillée et chaque jour,le nombre de femmes congolaises violées ,torturées et tuées,augmente. Cela n’entraîne toujours pas de sanction contre les auteurs de ces atrocités…A vrai dire, nous disposons de preuves suffisantes sur ce que fait le Rwanda dans cette région. Mais à ce jour, aucune sanction n’a été prise pour arrêter la guerre et le pillage des ressources naturelles en République démocratique du Congo ».(9)                 Comment comprendre Monsieur le Président  le silence effrayant de la nouvelle administration américaine devant les atrocités commises en République démocratique du Congo alors que du haut de la Chaire de   l’Université du Caire vous affirmez : « Et lorsque des innocents sont massacrés (7)Discours d’Investiture du 44° Président des Etats-Unis d’Amérique,Wasshington,20/1/9 (8)Le Discours du Caire,le 4 juin 2009 ;cfr Jeune Afrique no° 2526 du 7 au 13 juin 2009. (9) Cynthia McKinney,in Charles Onana,o.c.,p.9 ; en Bosnie ou au Darfour, c’est un poids pour notre conscience collective ! ».(10) R.D.C. :l’holocauste oublié(*)                  Ainsi, Monsieur le Président des Etats-Unis d’Amérique, comme les médias du monde entier qui observent depuis 1994 un mutisme sur la tragédie humaine sans précédent qui se déroule en R.D.C. et ne cessent pourtant de marteler qu’il y a eu génocide de 8OO OOO Tutsis au Rwanda alors qu’ un groupe d’extrémistes tutsi a déjà exterminé depuis cette date des centaines de milliers de Rwandais et aujourd’hui près de 10 millions d’innocents congolais, vous vous êtes refusés ( à l’instar de vos prédécesseurs Clinton et Bush !) de mentionner cet odieux génocide    dans votre  Discours ! Et vous n’êtes pas le seul, Monsieur le Président, à fermer les yeux sur l’extermination des innocents congolais : les organisations internationales des droits humains souvent promptes à lancer des campagnes hystériques et de grande envergure contre le Soudan, le Zimbabwe, la Chine, la Russie ou Cuba sont aussi autistes et aveugles sur « L’une des tragédies humaines les plus révoltantes et les plus scandaleuses depuis la fin de Seconde Guerre mondiale ».               Pourtant, faisant le bilan de vos cent premiers jours de pouvoir et, sans malheureusement tenir compte de ce qui se passe au Congo, vous circonscrivez encore mieux la problématique du « salut collectif » (11) en affirmant : « Lors de ma campagne électorale, je me suis engagé à changer la direction de la politique étrangère de notre pays, et nous avons commencé de le faire » (12). Oui, Monsieur le Président, les engagements de votre Administration au Moyen-Orient et en Europe dessinent déjà la nouvelle carte de la paix mondiale, sauf dans les Grands Lacs de l’Afrique Centrale ! Comme vous le dites si bien : « C’est avec le langage des valeurs que les gens dressent la carte de leur  (10)Le Discours du Caire. (11)Le 19 mai 2007,Barack Obama est invité à faire un discours pour la remise des diplômes de la Southern New Hampshire University.Il lance un appel à l’engagement qui reflète son travail de militant associatif : « … Parce que notre salut individuel dépend du salut de tous… ».(12)Discours Bilan de cent premiers jours, Washington, 3O avril 2009. monde »(13). Sauf en République démocratique du Congo ! D’où nos interrogations inquiètes  quant aux hiatus qui apparaissent entre votre « dire », « vos valeurs » et votre « faire »,lesquelles s’énoncent comme suit: votre politique de paix et de réconciliation de l’Amérique avec d’autres pays serait-elle  à deux vitesses ,fonctionnant sur des   modulations de préférence ? Aurions- nous, nous les congolais- « victimes des massacres qui ont pour objectif de nous terroriser et de vider notre pays de ses populations afin de permettre une exploitation tranquille des ressources minières »- eu tort en faisant confiance à l’humanité universelle que véhicule votre discours  et à la praxis présumée  juste qu’elle implique ? Le Champion du ‘Leadership moral’  que vous êtes, Monsieur le Président des Etats-Unis  aurait-il été rattrapé, en un trimestre par ‘le faux choix entre notre sécurité et nos principes ‘(14)  que vous ne cessez pourtant de dénoncer ? Auriez-vous [nous vous citons] « renoncé au langage moral qui vous aiderait à insuffler plus de sens à votre politique ? »(15). S’étaient-ils trompés, ceux qui, en 1990, vous ont élu à la tête de la Law Review en disant : «  Quelle qu’ait été sa politique, nous avions l’impression qu’il allait se montrer équitable » ? (16). Vous-Etes vous enfin résolu à vous conduire comme ceux qui détiennent le pouvoir et qui vous disent : «  Que ce n’est pas à nous de voler au secours des innocents massacrés et chassés de chez eux à l’autre bout du monde ? »(17) (13) L’Audace d’espérer . Une nouvelle conception de la politique américaine,p.60. (14)Dans son Discours bilan de cent premiers jours,le président Obama écrit : « Nous avons rejeté le faux choix entre notre sécurité et nos principes en décidant de fermer le centre de détention de Guantanamo et en interdisant la torture sans exception »,Washington,30 avril 2009. (15) Obama écrit, taxant le parti démocrate d’être devenu le Parti de la réaction « En réaction aux excès religieux, nous réduisons la tolérance au laïcisme et nous renonçons au langage moral qui nous aiderait à insuffler plus de sens à notre politique ». L’ Audace d’espérer,p.47. ( 16)Déclaration de Bradford Berenson ( de l’administration  Bush et ancien de Harvard) à un journaliste .Cfr Heather Lehr Wagner, Barack OBAMA, Paris, Ramsay, 2008, p.65. (17) Déclaration à la Southern New Hampshire University,le 19 mai 2007.Obama explique : « Ceux qui détiennent le pouvoir encouragent trop souvent ces pulsions égoïstes. …Ils vous diront …Que ce n’est pas à nous de voler au secours des innocents massacrés et chassés de chez eux à l’autre bout du monde ». Il s’agit et vous le dites vous-même si bien  Monsieur le Président: « C’est un choix entre la dignité et la servitude, entre la justice et l’injustice. Entre l’engagement et l’indifférence. Un choix entre le bien et le mal ».( 18) Mieux encore et selon votre propre terminologie : « .. Les engagements n’étaient plus liés à un visage,ou à un nom,mais étaient des engagements que j’avais pris vis-à-vis de moi-même »( 19).                   C’est l’ensemble ce ces convictions, choix  et des engagements y consécutifs qui vous  valent aujourd’hui, Monsieur le Président, l’attention respectueuse des élites et des peuples  du monde entier ! Ainsi  Béchir Ben Yahmed ,qu’on ne peut pourtant pas qualifié d’américanophile, vous décrit : « En un mot comme en mille,c’est un homme d’Etat,à mon avis le plus grand,actuellement en exercice »..Et du Discours fondateur du Caire : « Il y a très longtemps que je n’ai pas lu pour ma part, sous la plume d’un chef d’État,un texte d’une telle élévation …  Il a érigé en principe de toujours tenir le plus grand compte du point de vue ,de la sensibilité et des intérêts de l’autre ,celui qui est en face. …  Il porte en lui  les idéaux et les valeurs de la gauche, en particulier le respect de l’autre et la recherche obstinée de l’intérêt général…. Je parie sur Obama, conclut le célèbre éditorialiste qui ajoute « A condition que les actes soient à la hauteur du discours… » (20) ! Ne plus oublier  la R.D.C.                Comme dans l’histoire américaine où se manifestèrent ceux qui voulurent que les «  mots et les convictions » changent le monde  (21), et aussi (18)Barack Obama,Les rêves de mon père( ),Paris,Nouveaux Horizons,2008 ,p.126 (19)ibid.p.346.. (20)Ce que je crois,Jeune Afrique N°2526,du 7 au 13 juin 2009 (21)Le 10 février 2007, Barck Obama a annoncé sa candidature à l’investiture démocrate à l’élection présidentielle de 2008. Il parle de ses origines et du parcours qui l’a amené à ce moment-là dans l’Illinois. Il invoque finalement la mémoire d’un autre sénateur de l’Illinois devenu président- Lincoln-,et dit : «  …Il nous dit que le pouvoir est dans les mots. Il nous parle de celui que recèle la conviction.. ».Plus explicite dans « les rêves de mon père »,Obama écrit : « Dans ces mots ,j’entends l’esprit de Douglas et de Delany,celui de Jefferson et de Lincoln,les luttes de Martin et de Malcolm et de ceux qui manifestèrent pour que ces mots deviennent réalité »p.449. pour « mettre vos idées à l’épreuve »(22) , nous nous manifestons aussi pour que vous ne nous oubliez pas dans votre Agenda et aussi pour que la politique généreuse,humaine,morale sur laquelle l’humanité vous a élu, vous le leader moral,ne restent pas lettres mortes :les congolais ,meurtris au-delà du guérissable, s’impliquent dans votre architectonique de paix mondiale et attendent des actes concrets qui mettent fin à leur martyr ! Le grand dramaturge anglais ne fait-il pas dire à Falstaff :«Ne guérit la plaie que le fer qui la tailla ! ». (23)Et vous-même ,Monsieur le Président n’écrivez-vous pas : « Lutter sans cesse pour faire converger la parole et l’action,nos désirs les plus chers avec un projet réalisable…et si,en définitive ,ce n’était pas tout simplement de cela que dépendait l’estime de soi ? » ( 24). Monsieur le Président  des Etats-Unis d’Amérique                     Nous nous inspirons et nous targuons, avec bonheur, d’adopter votre propre «  méthodologie de  communication directe »  que vous décriviez en ces termes : « Débattez lez problèmes ouvertement. Faites participer tout le monde au lieu d’agir en coulisses…  »(25).  OUI !Nous allons donc,tout au long de cet échange,expliquer nos problèmes,pointer du doigt,avec preuves irréfutables à l’appui,nos bourreaux et leurs motivations et dire ce que nous attendons , « les choix possibles »( pour vous paraphraser !(26) ( 22 ) Ici,nous paraphrasons  Obama qui ’écrit  : « La stratégie du tout ou rien,voilà comment j’ai présenté l’affaire à ma femme :une dernière tentative pour mettre mes idées à l’épreuve avant de passer à une existence plus calme ,plus stable et mieux rémunérée,cfr l’Audace d’espérer,p. 13 C’est d’ailleurs pour mettre les idées du président Obama à l’épreuve que nous avons crée ,en République démocratique du Congo « L’Observatoire politique Barack Obama pour la paix mondiale qui effectue ’un monitoring’ de la politique étrangère américaine et en évalue l’impact sur la paix en Afrique noire.( Cfr le Quotidien Le Potentiel du (23)William Shakespeare, Falstaff (24)les rêves de mon père,p.222. (25)David Mobert,in ‘The Nation’,avril 2007.Loretta Augustine –Herron ,une des  membres du conseil d’administration du DCP ,décrit Obama comme un homme soucieux de bien faire. Il disait : « débattez des problèmes ouvertement… ». (26) Obama lui-même explique  la même méthodologie  : « je      pensais que si je parvenais à toucher directement les électeurs, à formuler les     problèmes comme ils les ressentaient,à expliquer les choix possibles… » cfr’L’Audace d’espérer’,p.25 En effet, pour nous, votre passage à Accra est à interpréter comme un véritable renversement de paradigmes. Si le Président démocrate Bill Clinton avait honoré le Président Museveni de sa première visite en Afrique Noire,l’Ougandais Museveni  était   contremaître de la mise en application de la politique américaine de la marchandisation de l’Espace africain sous le couvert du concept d’ « African renaissance ».Ce concept couvre toutes les guerres qui déchirent la République démocratique du Congo. Arrêter  les Sauvageries La primeur de votre visite à Accra  ,au Ghana, est à prendre   comme récompense à la double alternance démocratique  y survenue, sans bain de sang et sans sauvageries, dans une Afrique dont le recul démocratique est la caractéristique la plus évidente en ce début du XXIè siècle ! . Votre passage à Accra, dans la première semaine  du mois de Juillet, est aussi  donné comme l’occasion pour  la haute administration américaine de rendre publique, comme vous l’avez fait au Caire pour le Moyen Orient et le Monde arabo-musulman, la Feuille de Route de votre Politique Africaine. De ce fait, le Peuple Congolais,-en vous adressant  opportunément cette Lettre en ce temps crucial pour étaler son immense souffrance et l’indicible injustice donc il est victime, et en établissant ,sans fioriture l’identité du bourreau ainsi que celle de la main qui ordonne,à savoir que ce sont les Etats-Unis d’Amérique  qui soutiennent le Rwanda,l’Ouganda , le Burundi , l’Angola et l’Afrique du Sud   dans leur  morbide œuvre de génocide du peuple congolais ,de pillage des ressources naturelles de ce pays  et de vassalisation politique,militaire,économique et financière  de la République démocratique du Congo,- ce Peuple Congolais a «  l’audace d’espérer »(27) qu’au cours de votre ( 27)Le deuxième livre de Barack Obama a pour   titre « L’audace d’espérer », 2007 .Ce titre est tiré du sermon du révérend Wright « une méditation sur un monde tombé au plus bas »,écrit Obama dans « les rêves de mon père »,p.310.L’audace  d’espérer  nous  rappelle ,non seulement  le sermon du révérend Jérémiad Wright mais aussi  les espoirs que nous fondons dans votre administration ‘moralement correcte’ pour changer le cours de choses dans le monde : arrêtez la déshumanisation du peuple congolais  par exemple! importante Allocution   au Pays du Père de Panafricanisme qu’est  Kwamé Nkrumah,-symbole vivant des Etats-Unis d’Afrique,- vous aurez l’humanité bienveillante de prendre position clairement et fermement sur l’arrêt net   des ‘sauvageries ‘ qui détruisent la vie humaine, l’environnement en République démocratique du Congo, lesquelles constituent de véritables défis à relever dans l’urgence pour la transparence, la visibilité, l’impact  et surtout la crédibilité  de la vision politique plus humaine que votre administration est entrain d’imprimer dans le monde. Il s’agit :                   a)du génocide du Peuple congolais et  du  pillage des ressources naturelles  de la République démocratique du Congo ;                  b)de  la vassalisation politique,militaire,économique et financière  de la République démocratique du Congo :                   c)du transfert en République Démocratique du Congo, par le Rwanda et l’Ouganda  ,des violences crues, la haine gratuite,la domination brutale,la torture amplifiée , comme les seuls fondements du pouvoir politique en République démocratique du Congo ;du règne de la peur et des   restrictions de l’espace politique  et des libertés fondamentales  caractérisées par l’arrestation des leaders politiques et sociaux ;l’assassinat des journalistes ;les empoisonnements massifs et systématiques des élites,des hauts cadres militaires. Et ce, pour vider le Congo de toute intelligence sociale ;l’écartement,de l’espace de la gestion politique, de leaders politiques non asservis aux intérêts du Rwanda, de l’Ouganda,du Burundi,de l’Angola et de l’Afrique du Sud ;la chasse aux sorcières dans les médias,les partis politiques,les organisations non gouvernementales de Droits de l’homme,dans les universités… ;l’insécurité permanente des populations instituée comme  mode de gestion des pouvoirs politiques.                d) L’affaiblissement de l’État en vue de son incapacitation en tant que gestionnaire des besoins de nos populations ;               e)Une désorientation systématique de la vie nationale,en vue d’une perte programmée de repères culturels,sociaux et économiques et politiques                 Cette destruction sauvage et massive des vies humaines ,doublée d’une  situation d’exclusion du Peuple congolais de la sphère de gestion de son quotidien, de martyrisation et d’humiliation des élites sous le silence patent,complice et encourageant  des Etats-Unis sur ces crimes massifs,  nous amène à la perte de  la maîtrise de notre destin et par  voie de conséquence à un abrutissement  collectif qui prélude à l’ extinction du  Peuple Congolais ,sur la terre de ses  ancêtres, en tant qu’entité historique autonome ! Il va sans dire que cette bureaucratie du Mal, voire ce fascisme africain  qui s’installe en République démocratique du Congo sous forme d’un apartheid social, politique et économique,-cette philosophie  politique tragique de domination  est porteuse, à n’en pas douter, de violences et de conflagrations qui vont perturber la stabilité et le développement de l’Afrique noire. Ces violences, rappelons-le, vous les décrivez bien Monsieur le Président  quand vous dites  ceci, pressentant que le sentiment de la perte en main de son destin conduit l’humain  aux pires scenarii :                       « Je connais, je les ai vus, le désespoir et le désordre qui sont  le quotidien des laissés pour compte, avec leurs conséquences désastreuses sur les enfants des rues de Djakarta ou de Nairobi… Je sais combien est ténue pour eux la frontière entre l’humiliation et la fureur dévastatrice, je sais avec quelle facilité ils glissent dans la violence et le désespoir. Je sais que la réponse des puissants à ce désordre- qui alterne l’indifférence complaisante avec l’usage de la force aveugle ,l’alourdissement constant des peines de prison et l’utilisation d’un matériel militaire plus sophistiqué dès que ledit désordre déborde des limites tolérées- est inadaptée. Je  sais que le durcissement  des attitudes, l’expansion  du fondamentalisme et du communautarisme nos menacent tous » (28) (28).Les rêves de mon père,p.11 Oui, monsieur le président des Etats-Unis, les violences qui se profilent au Congo suite à l’action de génocide,de pillage et de vassalisation soutenue par  les Etats-Unis d’Amérique risquent de porter un cinglant démenti aux perspectives de paix mondiale que votre administration s’attelle pourtant de mettre en place, et avec plus ou moins de bonheur ! Comme vous le dites vous-mêmes dans votre Discours de cent premiers  jours  au pouvoir : « je pense que nous avons pris un bon départ ,mais ce n’est qu’un        départ. Je suis fier de ce que nous avons réalisé, mais je ne suis pas satisfait » (29) En effet,vous ne pouvez pas être satisfait, d’autant plus que les violences qui se profilent au Congo et les sources de telles violences n’échappent pas non plus à votre analyse et c’est avec prémonition que vous les condamnez en écrivant dans  votre Discours d’investiture : «  …Et  pour ceux qui veulent faire avancer leurs objectifs en créant la terreur et en massacrant des innocents,nous vous disons maintenant que notre résolution est plus forte et ne peut être brisée ;vous ne pouvez pas nous survivre et nous vous vaincrons »(30). Oui Monsieur le Président :Paul Kagamé,Yoweri Museveni, massacrent les innocents Congolais,pillent les richesses congolaises et violent les femmes et les filles du Congo et tous les rapports indépendants,les rapports des experts de l’ONU et des ONG américaines confirment ces violations massives et globales de droits à l’existence du Peuple Congolais . L’une de vos compatriotes,Madame Cynthia Mc Kinney n’écrit-elle pas,à propos de la tragédie congolaise « …L’une des tragédies humaines les plus révoltantes et les plus scandaleuses depuis la fin de la  Seconde Guerre Mondiale ? ».(31) Les Etats-Unis nourrissent les violences                    Nous, Peuple Congolais ,tout comme le Peuple Américain qui vous .(29)Le président Obama dresse le bilan de ses premiers jours au pouvoir,Washington,30 avril 2009. (30) Discours d’investiture présidentielle,20 avril 2009. (31)in Préface,Charles Onana,o.c.,p.17. élu ainsi que tous les Peuples du monde qui aspirent à la paix, croyons  tous en vous quand vous écrivez :  «  Mes possibilités d’empathie, mes capacités  de compréhension de l’autre ne me permettent pas de percer les regards vides de ceux qui tuent les innocents avec une satisfaction abstraite, sereine »(32). Pourtant, Kagame et Museveni et leurs Armées respectives tuent froidement et ,en toute impunité les populations congolaises ,depuis près de deux décennies, sans encourir un refus catégorique de votre administration ! D’où notre étonnement,voire notre frustration et notre désespoir quand votre administration est muette ,depuis bientôt plusieurs mois qu’elle est au pouvoir, sur ce qui passe en R.D.C. depuis près de deux décennies .C’est comme si vous faisiez un clin d’œil à ceux que vous dénonciez  dans votre Discours d’investiture en écrivant  : «  A ceux qui s’accrochent au pouvoir par la corruption et la fraude,et en bâillonnant  les opinions dissidentes,sachez que vous etes du mauvais coté de l’histoire,mais que nous vous tendrons la main si vous etes prêts à desserrer votre étau » ( 33). Les guerres durent trop longtemps en R.D.C., Kagame et Museveni vont-ils être jugés pour ce  qu’ils détruisent  avec la complicité des Etats-Unis ,votre pays ,dont l’implication dans la tragédie congolaise est irréfutable ! En 2001 ,Madame Cynthia McKinney,Candidate du parti écologiste aux élections présidentielles américaines de 2008,Ancienne sénatrice du parti démocrate,Envoyée spéciale de Bill Clinton dans les Grands Lacs en 1997 ,écrit à votre prédécesseur George Bush :« Je viens juste de rentrer  de la République Démocratique du Congo …
A suivre

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25 juillet 2009

Les journalistes, nouveaux acteurs

Les journalistes, nouveaux acteurs des relations internationales Par René Naba Mondialisation Le blog de René Naba Le 20 juillet 2009 www.renenaba.com reproduit le texte condensé d’une intervention de l’auteur lors d’un séminaire à l’Institut des Etudes Politiques de Paris Mercredi 29 avril 2009 à l’occasion de la parution de son livre «De notre envoyé spécial, un correspondant sur le théâtre du monde», Harmattan Mai 2009. Séminaire «Média et Démocratie» dirigé par Sophie Pommier et Mohamed el-Oifi.     media et democratie  Paris, 20 juillet 2009 – Il est gratifiant pour l’ego de peser sur les relations internationales, au point que beaucoup se vivent, à tout le moins au sein de la corporation journalistique, comme des acteurs majeurs de la scène mondiale, au point que beaucoup s’imaginent de participer d’une aventure humaine exaltante, le remodelage de la planète. Mais la réalité journalistique est toute autre. Au sein de la corporation journalistique se côtoient deux catégories de journalistes parfaitement antinomiques: les Journalistes de Légende, rarissime il est vrai, qui vivent leur mission comme un sacerdoce, et, les Journalistes de Brocante, qui tirent profit du journalisme, du prestige de la fonction et de ses privilèges, mus souvent par des considérations extra journalistiques, notamment une position  de pouvoir, une reconnaissance sociale ou bien encore des passe-droit ou des avantages matériels. La liste des prestataires des grandes griffes du vêtement et des accessoires de luxe qui défile quotidiennement au générique des grandes émissions de télévision en témoigne. Elle accrédite l’idée d’un journalisme alimentaire aux allures d’un vaste  magasin de brocante dont ils en tirent profit. Le constat est empirique. Il se dégage de l’observation du comportement sur une longue période. I. Les Journalistes de brocante (journalistes académiques, journalistes d’importance, crypto journalistes etc. …) A. Les journalistes académiques appartiennent à une catégorie qui pratique le journalisme institutionnel, appliquant les règles de la profession stricto sensu sans éléments de pondération ou d’évaluation. Ils veillent à un équilibre formel de l’information dans une sorte d’équidistance indifférenciée, oubliant que l’équité consiste à traiter inégalement une situation inégale. Cela se traduit par une transmission des communiqués sans état d’âmes particuliers, sans jugement de valeur, en fonction de la source de l’information et de sa position hiérarchique. La compétence est fonctionnelle en somme. Le journaliste dans ce cas de figure opère comme un fonctionnaire dans des entreprises de presse, un bureaucrate de l’information. Aux Etats-Unis, 40 pour cent de ce qui est publié dans la presse est directement reproduit, sans altération, des communiqués des «Public relations» (2). Un objectif identique est recherché en France par M. Frédéric Lefebvre, porte -parole de l’UMP et exécuteur des basses œuvres du sarkozysme dans sa tentative de mise au pas de l’Agence France Presse (AFP), la plus importante entreprise de presse  française. B. Des journalistes d’importance se considèrent comme la caste nobiliaire de la profession. D’un narcissisme exacerbé, ils se bercent de l’illusion de participer à la définition des relations internationales, à la bataille des idées. Ils sont sensibles aux marques d’égards personnels à leur encontre, oubliant hâtivement que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoutent. Sensibles à la flatterie, au tutoiement, aux agapes politiques, ils sont consciemment ou non des exécutants fidèles d’un travail fait en amont. Amplificateur du bruit médiatique, ils constituent une formidable caisse de résonance. Ce journalisme de révérence et de déférence est érigé en journalisme de référence, ou dans sa variation la plus récente, en journalisme de validation, c’est-à-dire un journalisme qui se borne à confirmer la véracité des faits rapportés par d’autres journalistes, au péril de leur vie. Une sorte d’arbitre suprême des élégances de la faune journalistique française, un usage propre à profession journalistique en France. Walter Lippmann, journaliste au New Republic puis au New York Herald Tribune a inauguré ce journalisme-là, un journalisme élitiste, en fait un journalisme de personnes se considérant comme une élite, supposé dispenser le peuple de la complexité des choses. Chantre du néo-libéralisme, l’auteur de «Public Opinion-2002», puis de «Public Fantome (Demoplis/ Paris 2008)» Walter Lippmann a théorisé la relative impuissance et l’incompétence des citoyens ordinaires, les citoyens de base, à appréhender les complexités du monde. «La manière de sélectionner, de présenter et de censurer un fait peut avoir une importance sur sa réception, par conséquent sur le destin des évènements», écrit-il. Cet aveu de Walter Lippmann prouve à l’évidence que la manipulation de l’information n’est pas l’apanage exclusif du totalitarisme. «L’opinion publique est une illusion et un danger. L’essentiel lui est invisible, le processus de décision lui échappe. Il importe de confier à l’élite le soin de l’éclairer et de la guider», poursuit-il anticipant le comportement du journalisme du début du XXI me siècle, notamment  la démarche suivie par la classe médiatique française lors référendum sur le traité européen de 2005... avec les résultats que l’on sait. En France ce journalisme d’élite se vit comme prescripteur d’opinion par excellence. Jean Pierre el-Kabbache, ancien directeur de la chaîne de télévision France 2 et de la radio Europe 1, s’est décrété ainsi, un jour, «meilleur interviewer d’Europe», sans se préoccuper de savoir s’il existait de meilleur que lui, ailleurs qu’en France, en dehors du cercle des journalistes égotiques du parisianisme calfeutré, et, Christine Ockrent a longtemps été dénommée «la Reine Christine» sans qu’il soit possible de déterminer les origines de ce royaume, son fondement et sa légitimité. Sa mission est non pas informative, mais à proprement parler salvatrice. Ils se retrouvent généralement au sein d’un «cercle de la raison», par opposition à l’irrationalité des citoyens de base, captant pour leur bénéfice exclusif le débat démocratique. La Fondation Saint Simon se targue ainsi, dans la dernière décennie du XX me siècle, d’avoir propulsé la modernisation post-industrielle de la France en promouvant les thématiques qui ont accompagné la mondialisation et l’ultralibéralisme débridé. Cette thématique avait été conçue et propagée au départ par des laboratoires idéologiques outre atlantique notamment le consensus de Washington et le consensus de Bruxelles (déréglementation, privatisation, réduction des prestations sociales). Elle a été appliquée sans la moindre retenue par «les esprits les plus brillants de la République», selon l’expression consacrée, avec les conséquences désastreuses que l’on sait sur l’économie mondiale sans toutefois que ces prescripteurs n’aient eu à pâtir des conséquences de leurs prescriptions. Jean Marc Sylvestre, journaliste économique multicartes (France-inter, LCI) en est un parfait exemple. Le journaliste, dans ce cas là, est non un acteur, mais un exécutant. Mais pour bon nombre d’entre eux l’essentiel est de participer, de figurer dans le cercle ultra privilégiés des «happy few». Si la Fondation Saint Simon a joué un rôle majeur dans la fabrique de l’opinion française, notamment en faveur de la construction d’une Union Européenne ultralibérale, le grand prescripteur sur le plan mondial de la stratégie occidentale et de la carrière politique de ses servants demeure incontestablement le Forum de Bilderberg (3) qui regroupe, chaque année, dans la plus grande discrétion, les «décideurs » des Etats-Unis, d’Europe et du Japon avec le concours et la participation des cent plus puissantes entreprises du monde (Microsoft, Unilever, Coca Cola, British Petroleum, Total, Chase Manhattan Bank, American Express, Goldman Sachs). La 56 me rencontre de « Bilderberg»  qui s’est tenue en juin 2008 à Chantilly (région parisienne) a été marquée, du côté français, par la participation, comme de juste, de Christine Ockrent, Directrice du Pôle audiovisuel extérieur (France 24, TV5, RFI, RMC International), compagne en ville de Bernard Kouchner, ministre français des Affaires  étrangères, ainsi que de François Pérol, nouveau PDG du groupe Natixis Nexis (Banque Populaire + Caisse d’Epargne), ancien secrétaire général adjoint de l’Elysée, de Manuel Valls, député socialiste, représentant de l’aile sécuritaire du parti socialiste et partisan de la réconciliation de la Gauche et de l’ultralibéralisme, l’homme qui rêve de peupler la ville d’Evry, dont il est le maire,  de «White» et de « blancos», ainsi que de Bassma Kodmani, franco-syrienne, directrice de l’Initiative Arabe de Réforme (Arab Reform Initiative), un « think tank»  regroupant divers instituts de recherche du monde arabe, travaillant en partenariat avec des instituts européens et américains sur la transition démocratique dans le monde arabe, en coordination à Paris avec l’Institut d’études de sécurité. La 57 ème édition tenue en Grèce en Mai 2009 a été marquée par la participation des personnalités françaises suivantes : Alexandre Bompard (Europe 1-Groupe Lagardère), Denis Olivennes (Nouvel Observateur), Nicolas Baverez (Le Point-Groupe Pinault) et Xavier Bertrand (secrétaire général de l’UMP). C. Les crypto journalistes: Le journalisme-là sert de camouflage au militantisme politique. Soldats de la guerre idéologique, les journalistes de Radio Free Europe et ceux qui émargeaient sur le budget du Congrès pour la Liberté et la Culture, organe souterrain de la CIA, à l’époque de la guerre froide soviéto-américaine, appartiennent à cette catégorie comme de nos jour Fox news, la chaîne ultraconservatrice américaine, et, sur le plan arabe, les journalistes de Radio Sawa et de la chaîne TV «Al- Hurrah», les deux vecteurs américains lancés après l’invasion de l’Irak, en 2003 (4). Nonobstant leur talent, les journalistes d’importance et les crypto journalistes sont généralement des journalistes multicartes, affectés à une amplification maximale de leurs thèses. Alexandre Adler, en France, et, Abdel Rahman ar Rached, dans le monde arabe, sont de parfaits exemples de journalistes multicartes. Passé, à l’instar de sa tante par alliance, Annie Kriegel, du communisme le plus rigide à l’ultra libéralisme le plus débridé sans le moindre sas de décompression, l’éditorialiste du Figaro et de France Culture assume de surcroît les fonctions de porte voix compulsif des crispations communautaristes du judaïsme institutionnel français. Quant au Directeur d’Al Sharq al Awsat, le journal panarabe saoudien, il cumule cette responsabilité avec les fonctions de directeur de la chaîne saoudienne «al Arabya» et d’ éditorialiste de la chaîne américaine arabophone «Al Hurrah», créée après l’invasion américaine de l ’Irak. Assumant une fonction déclamatoire, les journalistes d’importance sont en rivalité avec les diplomates, les intellectuels médiatiques et leur excroissance, les intellectuels médiatiques évolutifs, dont le plus illustre exemple n’est autre qu’Alexandre Adler déjà cité, passé de l’Humanité au Figaro en transitant par Libération, le Courrier International et Le Monde, sans que personne ne songe à l’interroger sur cette mobilité et ses répercussions sur sa fiabilité, au point de jeter un voile de suspicion sur un large spectre du champ médiatique. Bon nombre d’entre eux apparaissent ainsi comme des mercenaires de la presse exonérés des conséquences de leur prescription, une suspicion accentuée par le prestige du nouveau venu sur la scène médiatique, les organisations non gouvernementales (ONG),  un opérateur majeur, dont la présence sur le terrain confère à ses membres une crédibilité certaine en tant que témoins dotés d’une expertise, contrairement à de nombreux experts autoproclamés de la cohorte journalistique. II. Les journalistes de légende Le journaliste de légende représente une incongruité dans le paysage médiatique, car il se vit non comme un partenaire mineur du gouvernement, mais un observateur majeur de la vie politique. Il ne pratique pas le devoir de référence ou de déférence, mais un devoir d’impertinence. Sa grille de décryptage ne relève pas d’une lecture linéaire des phénomènes politiques et sociaux, voire d’une lecture nourrie de présupposés, mais d’une lecture fractale, une lecture en contre champs des événements et n’hésite pas, le cas échéant, à penser contre son propre camp, si besoin est. Les journalistes français qui ont dénoncé la torture en Algérie durant la guerre d’indépendance, les journalistes américains sur la liste noire des services américains qui ont «brisé la loi du silence» (5) en  dénonçant  les manipulations de l’opinion publique américaine et les opérations de déstabilisation dans le tiers monde relèvent normalement de cette catégorie. Connu pour son professionnalisme, reconnu à contrecoeur au sein de la profession, méconnu par les pouvoirs publics et inconnu du grand public, le journaliste de légende souffre d’une tare irrémédiable. En infraction avec les règles de la connivence, ce journaliste là est un «tricard» parce qu’ «incontrôlable», ce qui donne à penser a contrario que le journaliste d’importance est fréquentable car «contrôlable». La mise à l’index est une pratique courante du débat d’idées pour neutraliser une opinion dissidente. Il en a été ainsi au XIX me siècle avec le  Syllabus édicté en1864 sous PIE IX  qui recensait la liste des idées condamnées par le Souverain Pontife  (laïcité, athéisme  etc.), qui finira, par analogie, à englober l’ensemble des idées que l’idéologie dominante interdit d’exprimer. Toute proportion gardée, le régime hitlérien, en Allemagne, avait lui aussi édicté son propre Linguæ Franca, le langage codifié qui permettait à ses usagers de déceler les récalcitrants au nazisme. Plus  près de nous, la France sarkozyste dispose, elle aussi, de son propre «Linguæ Quintae Respublicae» (6), avec son concert de balivernes «travailler plus pour gagner plus», flexibilité du monde du travail au lieu de précarisation du travailleur  etc.…. Aboutissement des relations incestueuses entre media et politique, l’embedded a représenté dans l’histoire de la presse  la forme la plus achevée de l’imbrication du journalisme au pouvoir politique. L’embedded (7) a fait son apparition lors de l’invasion américaine de l’Irak, en mars 2003.Il a pris en France l’ampleur d’un phénomène tel qu’il constitue un cas d’école à nul autre pareil, à tout le moins au sein des grandes démocraties occidentales. L’embedded est littéralement celui qui partage le même lit que le sujet de son reportage. Un couplage en somme. La scène médiatico-politique contemporaine française abonde de ces couples célèbres dont les plus visibles sont Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères, et Christine Ockrent (pôle audiovisuel extérieur), Jean Louis Borloo, ministre d’État et ministre du Développement durable et Béatrice Schoenberg (France 2 ), Dominique Strauss-Kahn, ancien ministre des Finances et candidat à la direction du Fonds Monétaire International, et Anne Sinclair (RTL-TF1 ), François Baroin, ancien ministre de l’Outre-mer et de l’Intérieur et Marie Drucker (France 3 ), auparavant, Alain Juppé (à l’époque ministre des Affaires étrangères) et Isabelle Juppé (La Croix ), sans oublier les deux dernières idylles, celle de Nicolas Sarkozy avec Anne Fulda (Le Figaro), du temps de l’escapade new-yorkaise de son épouse Cécilia Sarkozy et celle de François Hollande, premier secrétaire du Parti socialiste, avec Valérie Treirveiler (Paris Match, puis Direct TV). La mutation professionnelle a cédé la place à l’accouplement. Dans le nouveau cas de figure, l’activité ne change pas, mais se couple tant au niveau de la vie professionnelle que conjugale avec un partenaire qui représente l’autre pôle du pouvoir, nourrissant par là même le procès d’une confusion des genres préjudiciable à la démocratie. Là où Clemenceau et Jaurès changeaient la forme de leur combat dans la fidélité à leur engagement antérieur, –des journalistes devenus des hommes politiques–, la nouvelle génération paraît avoir empruntée un chemin différent privilégiant le plan de carrière à la fidélité aux engagements antérieurs. Le journaliste cesse d’être un observateur critique de la vie politique pour se muer par synergie, sinon en amplificateur des idées de son partenaire politique, à tout le moins en un facteur de surexposition médiatique de son compagnon de vie. Les médias apparaissent désormais comme véhicule d’une idéologie dominante, la surinformation aboutit à une désinformation et les citoyens tout comme la grande majorité des prescripteurs des «analphabètes secondaires », en pleine désorientation, selon l’expression de Hans Magnus Eisenberger, auteur de «Médiocrité et folie». Tout un programme. La communication tend en effet à se substituer à l’information et ses dérives nous renvoient à la propagande de base des régimes totalitaires que les pays démocratiques sont censés combattre. A la fin des années 1990, le nombre des salariés des agences des relations publiques (150.000) aux Etats Unis dépassait celui des journalistes (130.000) et le budget américain de l’industrie des relations publiques a dépassé celui de la publicité. Le chiffre d’affaires mondial des journaux et magazines avoisinait, en 2006, les 275 milliards de dollars, dont environ 175 milliards financés par la publicité, soit 65%, en augmentation, avec un maximum de 88% aux Etats-Unis. En ajoutant les radios, cela faisait environ 540 milliards de dollars par an, soit presque deux fois les dépenses annuelles de l’état français. «Entertainment» (divertissement) comme outil et «advertising» (publicité) comme finalité. Le but n’est pas d’informer, mais d’attirer assez l’attention pour faire passer le vrai produit: la publicité. L’«information» là-dedans est un excipient comme un autre, dont le but n’est pas d’informer mais d’attirer l’attention et de véhiculer des messages publicitaires. L’information devient «infotainement», une information de divertissement. Ce qui explique en France que les grandes émissions politiques des précédentes décennies, comme l’«Heure de vérité» sur France 2,  faite par des journalistes, a depuis longtemps cédé la place aux émissions de divertissement. Les hommes politiques préfèrent, et de loin, passer chez les animateurs de variétés (Michel Drucker ou Marc Olivier Fogiel) pour promouvoir leurs idées.  Le temps de cerveau disponible du lecteur ou téléspectateur humain ingurgite chaque année pour 400 milliards de dollars américains de messages intéressés. Emis par qui? Sur les 360 milliards fournis aux anciens médias par la publicité, 160 milliards, soit 44%, sont «attribués» par les sept premiers groupes de publicité, qui font un chiffre d’affaires direct d’environ 50 milliards. En  France, en deux ans (2004-2005), les trois principaux quotidiens français ont bouleversé leur actionnariat dans une relative indifférence: Le Figaro a été racheté par Dassault, Libération recapitalisé par Rothschild et Le Monde renfloué par Lagardère (8). Il en découle de ce panorama que le journaliste qui se propose d’être un acteur des relations internationales se doit d’être rarement sur la table des convives. Le journaliste acteur des relations internationales est celui qui rompt le monopole du récit médiatique des médias du consensus. Tel est le cas aux Etats-Unis de Seymour Hersch (9) (New Yorker), qui révéla les massacres de My lai, (Vietnam 1969), ou de Franklin Lamb de la  revue Counterpunch (Etats-Unis), qui dévoila la connivence du clan Hariri au Liban avec les groupes radicaux de l’Islam sunnite dans les affrontements du camp palestinien de Nahr el Bared (Nord Liban) en 2007. En France, la revue bimestrielle RILI (Revue Internationale des Livres et des Idées), le mensuel «Le Monde Diplomatique», notamment lors de sa bataille victorieuse pour torpiller l’AMI (accord multilatéral sur les biens culturels) ou encore, chacun à sa façon, l’hebdomadaire satirique «Le Canard Enchaîné» et «Le plan B», la revue critique des médias relèvent de cette catégorie.  Dans le monde arabe, Al Qods al arabi, le journal transfrontière arabe basé Londres, et la chaîne de télévision al Jazira, ont réussi à modifier l’agenda médiatique international, à contre-courant de la tendance générale. Conséquence de cette endogamie de la classe politico médiatique, les grands pontifes de la presse pâtissent de la désaffection du public à leur égard et de l’engouement d’une nouvelle génération de lecteurs pour le journalisme électronique, notamment, en France, le site Bakchich (journalisme d’investigation), Acrimed, le site critique des Médias, les grands sites fédérateurs à l’instar de Rebelion. org (Amérique Latine), Mondialisation.ca (Amérique du Nord), Oumma.com (France), Al Andalus.ma (Maghreb), qui drainent près de quinze millions de lecteurs réguliers en France. Les journalistes sont-ils des acteurs de l’Histoire ? C’est l’histoire qui décidera en fait quels sont les journalistes qui sont des acteurs et quels sont ceux qui font l’histoire.  C’est elle qui fera le tri, qui désignera les élus, distinguera pour la postérité ceux qui ont contribué à l’Histoire, et, partant les falsificateurs. Que reste-t-il en effet de Judith Miller, la grande prêtresse du journalisme américain du Moyen orient ? Renvoyée sans ménagement du prestigieux journal New York Times qu’elle a sérieusement discréditée par sa manipulation de l’opinion publique internationale à propos des armes de destruction massives en Irak, dans une opération menée en concertation avec le vice président Dick Cheyney, le sulfureux opposant irakien Ahmad Chalabi et la nièce de ce dernier, employée du journal américain au Koweït. Relayant et amplifiant une information devenue par saturation un de arguments justificatifs de l’administration néo-conservatrice à l’invasion américaine en Irak, Judith Miller traîne désormais comme un boulet son accablant sobriquet: l’«arme de destruction massive de la crédibilité du New York Times», récupérée, juste retour des choses, par l’American Enterprise Institute, le fief du néo-conservatisme américain et du christianisme sioniste, terme ultime de quarante ans de mystification professionnelle. Que reste-t-il de Robert Maxwell, le flamboyant magnat de la presse britannique, agent de renseignement souterrain des services israéliens? Suicidé par noyade, par une nuit noire, à bord de son yacht, et sa famille acculée à la faillite. Que reste-t-il de PPDA, au-delà de ses succès mondains? La fausse interview de Fidel Castro et sa condamnation pour abus de biens sociaux dans l’affaire Pierre Botton. Le présentateur le plus populaire de France de la plus importante chaîne de télévision d’Europe (TF1), qui avait eu l’outrecuidance de fixer lui-même la date de son retrait, a été licencié par SMS, comme un vulgaire saute-ruisseau, résigné à  courir le cacheton dans les médias périphériques. Que reste-t-il de Jean Pierre el Kabbache? Le souvenir cuisant de sa honteuse manœuvre pour s’exonérer de sa responsabilité dans l’annonce prématurée de la mort de l’artiste Pascal Sevran et son souci d’obtenir l’aval préalable de Nicolas Sarkozy pour la nomination du journaliste accrédité au ministère de l’intérieur, du temps où le président français était titulaire de la charge Que reste-t-il de Christine Ockrent? L’interview d’un condamné à mort, la veille de son exécution, l’ancien premier ministre monarchiste iranien, Amir Abbas Hoveyda, révélant prématurément son opportunisme à tout crin. Sa réputation de professionnalisme dégonflée comme un ballon de baudruche par son recours abusif aux publi-reportages surtarifés, en contradiction avec la déontologie, accréditant l’image d’une ménagère affairiste avide et cupide. Que reste-t-il de Jean Marie Colombani? Désavoué par sa propre rédaction du fait de sa grande proximité avec un plagiaire, Alain  Minc, le fossoyeur de l’empire italien de Carlo de Benedetti, et sa fanfaronnade honteuse du lendemain des attentats du 11 septembre 2001: «Nous sommes tous des Américains», méprisante à l’égard de tous ceux qui à travers le monde ont eu à pâtir du bellicisme américain: Les Vietnamiens carbonisés par l’agent orange, les Latino-américains pressurisés par United Fruit, la population caramélisée de Hiroshima et Nagasaki (Japon), les Palestiniens en voie d’éradication. Que restera-t-il de Claude Askolovitch, l’étoile montante du journalisme sarkozyste, le nouveau patron de presse du groupe Lagardère? L’affaire Siné: une carrière météorique propulsée par une délation calomnieuse d’un faux procès en antisémitisme à l’encontre d’un confrère satirique. Une ambition satisfaite d’une haine recuite par le recours à une pratique honteuse de l’Histoire de France dont une large fraction de la communauté juive en a eu à pâtir durant la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945). Acteur ou non de l’histoire, le journaliste est d’abord le reflet de son époque. La notoriété n’est pas forcément synonyme de crédibilité. Elle est tout au plus le reflet de la presse à une époque, dans son aspect glorieux parfois, dans son aspect hideux, souvent.     Références     1-Texte condensé d’une intervention de l’auteur lors d’un séminaire à l’Institut des Etudes Politiques de Paris Mercredi 29 avril 2009 à l’occasion de la parution de son livre «De notre envoyé spécial, un correspondant sur le théâtre du monde», Harmattan- Mai 2009. Séminaire dirigé par Sophie Pommier et Mohamad el-Oifi.     2- Paul Moreira, producteur de l’émission de référence de Canal + et auteur d’un ouvrage documenté sur «Les nouvelles censures- dans les coulisses de la manipulation de l’information» (Editions Robert Laffont février 2007). Un objectif identique est recherché en France par M. Frédéric Lefebvre, porte -parole de l’UMP et exécuteur     3- Le groupe Bilderberg a vu le jour en 1954 à l’initiative Josef Luns, ancien secrétaire général de l’Otan secondé  par le banquier américain David Rockefeller et du Prince Bernhard des Pays-Bas, époux de la Reine Juliana, ultérieurement éclaboussé par le scandale des pots de vin de la firme aéronautique Lockheed. Le groupe tire son nom du lieu de ses premières assises, l’hôtel Bilderberg à Oosterbeek (Pays Bas).     4 –Cf. : Mohamed el-Oifi, Maître de conférences à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, «Al Hurrah ou les limites de la diplomatie médiatique», in «Les Arabes parlent aux Arabes, la révolution de l’information dans le monde arabe»,  sous la direction de Yves Gonzales-Quijano et Tourya Guaaybess (Sindbad  – Mai 2009)     5 – Cf. à ce propos les deux ouvrages de Kristina Borjesson: « Black List, quinze grands journalistes américains brisent la loi du silence»  de Kristina Borjesson – Editons les Arènes-2003 et »  Média control, huit grands journalistes américains résistent aux pressions de l’administration Bush» Kristina Borjesson – Les Arènes – Mai 2006.     6- « LQR (Linguae Quintae  Respublicae), la propagande au quotidien» de Eric Hazan, Editions Raisons d’agir 2006     7- Cf. à propos «De notre envoyé spécial, un correspondant sur le théâtre du Monde (1969-2009) – René Naba Editions l’Harmattan notamment les chapitres «Média et démocratie», 1- l’ Embedded à la française, 2- Les Médias comme véhicule d’une idéologie dominante.     Et en ce qui concerne, la presse arabe en générale et la presse libanaise en particulier: «Les tribulations de la presse libanaise: de référence journalistique au contorsionnement mercantile».     8 – «Libération de Sartre à Rothschild» de Pierre Rimbert Editions Raisons d’agir 2005-     9- Seymour Hersch, prix Pulitzer 1970, est l’auteur des révélations  du Massacre de My Lai au Vietnam en novembre1969, du projet Jennifer (tentative de récupération de l’épave du sous-marin soviétique K-129), des activités de la CIA sur le territoire américain contre les mouvements pacifiques et autres opposants sous le couvert de contre-espionnage, contraignant à la démission James Jesus Angleton, le chef du contre-espionnage de la CIA, en 1974.

René Naba : Ancien responsable du monde arabo-musulman au service diplomatique de l’Agence France Presse, ancien conseiller du Directeur Général de RMC/Moyen orient, chargé de l’information, est l’auteur notamment des ouvrages suivants : —« Liban: chroniques d’un pays en sursis » (Éditions du Cygne); « Aux origines de la tragédie arabe"- Editions Bachari 2006.;  "Du bougnoule au sauvageon, voyage dans l’imaginaire français"- Harmattan 2002. « Rafic Hariri, un homme d’affaires, premier ministre » (Harmattan 2000); « Guerre des ondes, guerre de religion, la bataille hertzienne dans le ciel méditerranéen » (Harmattan 1998); "De notre envoyé spécial, un correspondant sur le théâtre du monde", Editions l'Harmattan Mai 2009. http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=14449

25 juillet 2009

LA SITUATION HISTORIQUE QUI A PERMIS LA CREATION DE MOBUTU AU CONGO

CENTRE  D’ETUDES  DU  MOUVEMENT  NATIONALISTE   CONGOLAIS (CEMONAC)

  1. E-mail : mulelejunior@yahoo.fr            11 NOVEMBRE 2008

LA  SITUATION  HISTORIQUE  QUI  A  PERMIS LA  CREATION DE   MOBUTU  AU  CONGO

Véritable création politique abjecte que l’Occident capitaliste a jetée dans une forme d’intrusion surréaliste dans l’histoire du Congo, l’apparition politique de Mobutu - survenue à la fin des années cinquante du siècle dernier - a eu lieu au Congo dans une situation historique internationale tumultueuse, et marquée par la rivalité entre le bloc de l’Est (socialiste, dirigé par l’URSS, mais où figurent la Chine, la Corée du Nord, Cuba, le Vietnam) et le bloc de l’Ouest (capitaliste, dirigé par les USA, mais où figurent les pays de l’Occident impérialiste  et leurs alliés : Israël,  le Japon, l’Afrique du Sud, Formose, la Corée du Sud) ; situation de rivalité qui a eu une influence déterminante sur la scène politique au Congo.                                            A cette époque, surgiront aussi des évènements d’une grande importance pour le Tiers-monde : le mouvement international d’émancipation des peuples colonisés  D’Afrique et d’Asie ! Face à la poussée progressive de ce mouvement, pendant que l’Europe – qui perd de plus en plus ses colonies – se cabre, et se cherche des alliés (pour maintenir sous ses jougs le plus de colonies possibles), le bloc de l’Est appuie (matériellement, militairement, et moralement) les peuples (surtout africains) qui luttent pour leur indépendance.             Conscient de l’influence grandissante du bloc de l’Est sur les peuples d’Afrique, l’Occident capitaliste, utilise tous les moyens pour empêcher la pénétration du communisme en Afrique, par des pays influents en général, et particulièrement par la porte du Congo.              La crainte des impérialistes était claire : Le Congo ne devait pas devenir en Afrique ce que Cuba était devenu pour les Antilles et l’Amérique latine ! Le colonialisme étant une expression du capitalisme, on comprend facilement pourquoi son prolongement (sous un visage nouveau) appelé néo-colonialisme, aura pour les Africains le même sens, qui est exploitation des Africains, et des richesses naturelles de l’Afrique pour les intérêts des puissances impérialistes (l’impérialisme étant compris comme stade avancé du capitalisme !). Les choses étant ainsi, les Africains comprenaient bien que le socialisme scientifique, étant opposé au capitalisme, devait par conséquent combattre ce qui lui est semblable dans son fondement: le néocolonialisme.

       Ce n’est pas par hasard que les USA se trouvent du même côté que les pays de l’Europe capitaliste : ils sont tous construits dans des sociétés capitalistes marquées par les mêmes principes d’exploitation de l’homme par l’homme, de favoriser la classe bourgeoise aux détriments des prolétaires, et des paysans. L’Amérique capitaliste n’est-elle pas fille de l’Europe capitaliste ? Elles ont toutes produit des types d’hommes de culture capitaliste, partis d’Europe, et qui ont décimé dans leurs colonies des Amériques – pour des raisons économiques - les Indiens d’Amérique, et qui ont exploité dans des plantations d’Amérique, les nègres déportés partis d’Afrique (en esclavage), et qui y ont construit des sociétés capitalistes.

Le néocolonialisme devait jouer au monde le même rôle (économique d’abord, et politique ensuite par implication) que le colonialisme : faciliter aux puissances capitalistes (impérialistes, mais qui perdaient leurs colonies) l’exploitation des richesses naturelles du Tiers-monde pour les intérêts de leurs peuples. Il fallait maintenir le plus de pays possibles sous l’influence du capitalisme pour des intérêts économiques qui dicteraient aussi des choix politiques. Il fallait installer dans différents pays du monde (qui se libéraient) le plus de régimes néocoloniaux possibles, pour garantir les intérêts des puissances impérialistes. Les pays qui basculeraient dans le camp socialiste, feraient perdre aux puissances impérialistes des intérêts. Pour ces intérêts économiques, des luttes hégémoniques s’engageaient entre les deux blocs. Mais tandis que l’URSS recherchaient le plus d’alliés possibles, dans des pays (à libérer du colonialisme, ou déjà libérés), pour fortifier son expression en tant que puissance, par des rapports de coopérations entre peuples  vraiment libres (recourant à la collectivisation des moyens de production pour une justice sociale), les USA voulaient favoriser le néocolonialisme qui correspondait le mieux à son principe d’exploitation de l’homme par l’homme, et d’installation (dans différents pays) des sociétés capitalistes.

Le Congo belge, pays hautement stratégique pour sa position géopolitique en Afrique, pour ses immenses richesses naturelles, ne devait pas entrer dans le camp socialiste : l’Occident capitaliste y perdrait beaucoup d’intérêts économiques ! Le néocolonialisme y était indiqué pour des raisons économiques et politiques ! La bourgeoisie monopoliste belge devait y sauver, et maintenir  ses intérêts dans différents secteurs (minier, agricole, financier, énergétique). Pour ses richesses, le Congo était le pays le plus riche de l’Afrique, et un des cinq plus riches pays du monde.

     Les enjeux économiques étaient complexes et immenses au Congo. Quatre groupes financiers belges contrôlaient l’économie au Congo : La société générale de Belgique, Brufina, un groupe lié à la banque de Bruxelles, et les groupes Empain et Lambert.

On citera ici quelques sociétés dont les activités ont eu un grand impact dans l’économie du Congo : Union Minière du Haut Katanga (dans le secteur minier pour divers minerais dont le cuivre, le cobalt, l’uranium), Forminière (pour le diamant), Symétain (pour l’étain), Kilo-Moto (pour l’or). Dans le secteur agricole, il y a eu d’innombrables sociétés dont la liste exhaustive ne peut être reproduite dans cette modeste étude (dont Cotonco - pour le coton-, HCB, CK et HPK, UNILEVER, JVL, SCC - pour l’huile de palme -. Il faut quand même mentionner OTRACO (pour le transport fluvial), KDL (pour le Chemin de Fer) et autres de différents secteurs (énergétique, et de l’industrie textile).   

       Bien que les Etats-Unis d’Amérique s’allient à l’Europe dans leur stratégie de lutte contre l’hégémonie de l’URSS, ils ne perdent pas de vue leurs propres intérêts.  Puissance sans colonie, parallèlement à cette stratégie, les USA tentent non seulement de courtiser les forces nationalistes africaines de l’époque, pour s’assurer l’entrée en douceur sur les nouveaux marchés que deviendraient les Etats africains une fois indépendants, mais surtout de recruter aussi certains de leurs représentants pour en faire leurs agents locaux  qui formeraient dans ces Etats la bourgeoisie bureaucratique compradore vouée alors à leurs intérêts.  C’est dans le cadre de cette dernière stratégie que Mobutu sera recruté par la C.I.A des USA, et que sera créé le groupe de Binza, à Léopoldville, fondé par Lawrence Devlin, Chef de l’agence de la CIA au Congo en 1960 ; groupe qui jouera un rôle d’une grande importance dans différents régimes politiques néocoloniaux du Congo (de 1960 à nos jours). Et c’est aussi pour cette raison qu’à cette époque (dès la chute de Lumumba)  la CIA transformera son antenne de Léopoldville en Bureau Régional de l’Agence pour l’Afrique Centrale. Ce rôle est joué aujourd’hui par Kampala, et relayé par Kigali. C’est à cette même époque d’ailleurs que remonte le divorce entre le FNLA (pro-américain) et le MPLA (pro-soviétique). Ce dernier devait quitter d’ailleurs (pour sa coloration communiste) le territoire congolais définitivement. Le Congo devait collaborer avec les Etats réactionnaires d’alors de l’Afrique Australe (Les deux Rhodésie, l’Afrique du Sud), les colonies portugaises d’Angola et de Mozambique, et devait soutenir, plus tard la rébellion des forces de John Garang au Sud Soudan contre les autorités socialistes et islamistes de Carthoum.   

       Quelques dates illustrent les évènements qui auront marqué cette époque, d’un signe du mouvement d’émancipation pour les peuples colonisés d’Afrique : Car pour les Africains, les exemples à suivre ne manquaient pas dans ces événements.

Dans le monde (Afrique-Antilles-Asie) :

  • 1955 : Conférence   afro-asiatique de Bandung, où des peuples d’Asie et d’Afrique réclament   avec détermination leur libération.
  • 1956 : Nasser nationalise   (le 2 juillet de cette année) le Canal de Suez. Cette même année,   la guerre d’Algérie, qui connaît un grand essor, inspire beaucoup   de nationalistes des pays d’Afrique, tels que Sékou Touré, P-E.   Lumumba, Kwame N’Krumah, Pierre Mulele, Amilcar Cabral. C’est aussi   l’année de la création du Parti Africain de l’Indépendance de   la Guinée et du Cap-Vert (P.A.I.G.C) par Amilcar Cabral.
  • 1957 : Indépendance   du Ghana, où Kwame N’Krumah joue un rôle déterminant d’éveil   nationaliste, et de recherche d’émancipation des peuples noirs, sur   des leaders négro-africains, dans le cadre du panafricanisme.
  • 1958 : Indépendance   de la Guinée Conakry, où Sékou Touré fortifie le rôle initié par   le leader ghanéen, dans la recherche de l‘indépendance des peuples   d’Afrique.

    La même  année, surgissent d’autres événements de grande importance pour l’éveil de la conscience africaine libre : 1. Nasser devient Président de la République Arabe Unie (RAU) ; 2. L’Exposition universelle de Bruxelles (où des intellectuels congolais encore colonisés, découvrent les réalités plus humaines des autres peuples, à travers les rencontres des autres intellectuels du monde libre) ; 3. Du 5 décembre au 14  décembre, la Conférence d’Accra, véritable Conférence du rassemblement des Peuples Africains, au cours de laquelle les hommes politiques africains discutent des problèmes de libération des peuples africains encore colonisés. Ces événements auront un impact déterminant, et stimulant sur des nationalistes congolais les plus avancés en connaissance politique, tels que P-E. Lumumba, et Pierre Mulele.

  • 1959 : Année de la   Libération du peuple cubain. Batista enfui, l’armée populaire, entra   à La Havane le 2 janvier 1959 ! Cuba rejoignait ainsi le camp socialiste   combattant le capitalisme en face de l’Amérique.
  • 1960   (de janvier à février) : Conférence de la « Table Ronde de Bruxelles),   où sont discutés les problèmes de l’indépendance à accorder au   Congo belge.

AU CONGO BELGE :

  • 1954-1955 :  1954 :   Introduction au Congo belge de l’enseignement laïc (grâce au ministre   belge Buisseret). Lumumba est dirigeant de l’Association des Evolués   de Stanleyville (1954-1955).
  • 1956 : Année de la   « politisation » de la société noire du Congo belge : 1. Création   de l’ABAKO (Parti politique ethnique des Bakongo). 2. Publication   du ‘’Manifeste de Conscience  Africaine’’ par Iléo, Ngalula,   Nkuli, et Zangabie où apparaît l’idée d’émancipation des noirs   s’accommodant aussi d’une collaboration des Noirs avec la royauté   belge, et du système capitaliste d’une communauté belgo-congolaise.
  • 1957 : Pénétration   au Congo belge de la revue de la négritude au nom révélateur de ‘’Présence   Africaine’’ (d’Alioune Diop collaborant avec Césaire, Senghor,   Damas, et autres écrivains de la négritude) où apparaissent des idées   d’émancipation des peuples noirs, et de nationalisme panafricain   qui auront des retentissements de tonnerre dans l’esprit des nationalistes   congolais.
  • 1958 : Création du   Mouvement National Congolais MNC (où figurent des vrais nationalistes   tels que Lumumba, mais aussi des collaborateurs des colonialistes tels   que les deux Josephs Ngalula et Iléo, Adoula, Nguvulu, et Liongo).
  • 1959 : - Juillet :   Eclatement du MNC en deux ailes (MNC-Kalonji, aile des collaborateurs,   et MNC-Lumumba, aile des nationalistes, où figureront Lumumba, Gbenye,   Soumialot, Mpolo, Okito, et autres nationalistes de différentes tribus   et provinces du Congo).

    La même année sera créé, en janvier, le Parti Solidaire Africain (PSA), où apparaîtront d’autres nationalistes qui se voudront ‘’lumumbistes’’ tels que Mulele, Gizenga, Kama, Bengila, Nima.

    Mais le fait historique le plus retentissant de cette année se produit le 4 janvier, dans l’insurrection populaire des masses des opprimés de Léopoldville, qui réclament l’indépendance dans la violence, à travers les quartiers occupés par des administratifs, et commençants Blancs.  Le biographe de Mulele (Ludo Martens) décrit ainsi cette insurrection, qu’il appelle ‘’Révolte de Léopoldville’’ : ‘’Des dizaines de milliers de chômeurs, de jeunes et de travailleurs s’attaquèrent à tout ce qui représentait le système colonial’’. Pour l’auteur belge, cette révolte, qui influença énormément Mulele,  précipita la création du PSA.

A partir de 1959, beaucoup de Partis politiques (pour la plupart tribaux, ethniques) apparurent au Congo, et participèrent à la Table Ronde de Bruxelles. Mobutu, sans être un invité, y sera injecté, en tant qu’infiltré, par la sûreté belge.

    1960 : Janvier-février, Conférence de la Table Ronde de Bruxelles, - le 30 juin, Proclamation de l’Indépendance du Congo.

    LES  PARTIS  POLITIQUES

       De la date de l’indépendance du Congo (30 juin1960)  à l’année 1963, année de la ‘’Mise en Congé du Parlement’’ par Kasa-Vubu (survenue le 29/09/1963), beaucoup de partis politiques furent comptés au Congo, et dont nous donnons la liste exposée dans le tableau suivant, selon les provinces :

Kwilu : PSA, PRA, PSA-G    !   Kwango : LUKA, ATCAR !    Kongo Central : ABAKO, ALCO, RPC

Lac Léopold II: AREK – UNALEC (+ MNC-L), RDA

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Luluabourg: UNC, PANAC, UDA, MUEL, PCN, PDC, MNC-L

Unité Kasaïenne: COAKA, RADECO, PDC, PSA-G                   Sud-Kasaï : PDC, PANACO, MNC-L, MSM, PEN

Sankuru:  MNC-L, ANAMONGO

Lomami: MUB, PABEKO, MNC-L, RADECO

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Nord-Katanga: BALUBAKAT, PEN

Katanga-Oriental: CONAKAT, ADA, PLOBA, UCA, PEN

Sud-Congo (Lualaba): CONAKAT, ATCAR,

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Kivu Central: LINACO, CEREA, REKO, MNC-L, ARP, UNERGA, PMUC, APODEC, PRN, PDC

Maniema: MNC-L, PDC

Nord-Kivu: CEREA, RADECO

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Haut-Congo : MNC-L, OITO, RADECO

Ituri : MNC-L, ADC

Uele: MNC-L, RADECO

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Cuvette Centrale: UNIMO, MNC-L, PDC

Moyen-Congo : PUNA, PDC, UNIDA

Ubangi : MEDA, PNP, MEDERCO, Ass. GWAKA 

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PS: Les Partis Politiques mentionnés en gras sont des partis majoritaires.

Index des Partis Politiques, Cartels et Associations politico-culturelles:

ABAKO : Alliance des Bakongo ; ABAZI : Alliance des Bayanzi ; A.D.A : Alliance Démocratique Africaine ; AFBA : Association Fraternelle des Bahumbu ; ANAMONGO :  Association des Ankutshu Anamongo ; APIC : Alliance des Prolétaires Indépendants du Congo ; APODEC : Alliance Populaire d’Organisation Moderne dans la Démocratie pour l’Emancipation Congolaise ; ARP : Alliance Rurale Progressiste ; ATCAR : Association des Tshokwe du Congo, de l’Angola, et Rhodésie ; CEREA : Centre de Regroupement Africain ; CNL : Conseil National de Libération ; COAKA : Coalition Kasaïenne ; CONAKAT : Confédération des Associations tribales du Katanga) ; LUKA : Union Kwangolaise pour l’Indépendance et la Liberté ; MNC-L : Mouvement National Congolais-Lumumba ; MSM : Mouvement Solidaire Muluba ; MUB : Mouvement de l’Unité Basonge ; MUEL : Mouvement pour l’Union et l’Entente Lulua ; OITO : Organisation Int. des Topoke ; PABEKO : Parti des Bena-Koshi ; PANAC : Parti National Chrétien ; PANACO : Parti Nationaliste Congolais ; PCN Parti de la Concorde Nationale ; PDC : Parti Démocrate Congolais ; PEN : Parti de l’Entente Nationale ; PNA : Parti National Africain ; PLOBA : Parti de la Libre Opinion Bantoue ; PNCP : Parti National de la Convention du Peuple ; PNP : Parti National du Progrès ; PRA : Parti du Regroupement Africain ; PSA : Parti Solidaire Africain (en 2 ailes : PSA-G aile Gizenga, PSA-K aile Kamitatu) ; PUMC : Parti de l’Unité Médiatrice Congolaise ; PUNA : Parti de l’Unité Nationale ; RADECO : Rassemblement des Démocrates Congolais ; RDA : Rassemblement Démocratique Africain ; REKO : Rassemblement de l’Est du Congo ; RPC : Rassemblement Progressiste Congolais ; RPL : Rassemblement des Peuples Luba ; UC : Union Congolaise ; UDA : Union Démocratique Africaine ; UDAMO : Anamongo ; UGEC : Union Générale des Etudiants Congolais ; UNC : Union Nationale Congolaise ; UNERGA : Union des Warega, UNIDA : Union Dua Aruwimi Itimbiri ; UNIMO : Union Mongo ; UPANA : Union des Partis Nationalistes ; UPC : Union des Prolétaires du Congo.

A l’examen de la longue liste des partis politiques de cette époque, on remarquera que la plupart de ces partis sont montés sur base tribale et régionale. Les exceptions sont à trouver surtout dans le cartel nationaliste.         

    En dehors des partis politiques, il y a eu des cartels regroupant certains partis ayant des affinités idéologiques. De tous les cartels, c’est le cartel nationaliste, qui sera radical et progressiste, et qui regroupera les partis suivants : MNC-L, PSA-G, CEREA, BALUBAKAT, et autres nés après 1960. Ce cartel a obtenu aux élections de mai 1960, 71 députés sur un total de 137 ! Il a été majoritaire au Parlement, et a formé le gouvernement Lumumba. Situation qui inquiéta l’Occident capitaliste ! Pour empêcher le Congo de basculer dans le bloc de l’Est, deux solutions s’imposaient aux puissances capitalistes : éliminer (physiquement) de la scène politique les leaders nationalistes les plus « dangereux », les irréductibles (progressistes, marxisants, ou communistes), et corrompre les moins dangereux (les moins influents, les hésitants, les moins engagés, les modérés ou réformistes, les moins avancés dans leurs convictions et connaissances politiques, et les ‘’patriotes anti-communistes’’). Les corruptibles, les modérés, et les corrompus étaient destinés à former ou à grossir  la bourgeoisie bureaucratique compradore du Congo indépendant. Les deux solutions devaient servir une seule fin : Installer au Congo un régime néocolonial. Comme on ne peut monter un régime politique sans acteurs politiques, il fallait d’abord faire un inventaire de ceux-ci, et ensuite procéder à un recrutement de ces acteurs pour une bonne mise en scène politique.

La pièce de théâtre était montée aux Etats-Unis d’Amérique, et en Belgique, avait pour démarches  d’abord de suivre, dès 1958, l’évolution des milieux congolais qui semblaient  de plus en plus s’intéresser aux idées d’émancipation du peuple de la riche colonie belge,  ensuite de déstabiliser le Congo indépendant (à partir de 1960), d’assassiner Lumumba et d’autres nationalistes radicaux (pour effacer du Congo toute forme de mouvement nationaliste). Le but poursuivi par les impérialistes était de placer au Congo un régime néocolonial fragile, instable au départ (sous Kasa-Vubu qui avait un côté anti-communiste, et un côté patriote, fédéraliste, et aux contours tribaux mal définis), et ensuite un régime néocolonial fort, et durable (de dictature, sous Mobutu dont la fidélité était plus sûre). Les tendances tribales et fédéralistes de Kasa-Vubu ne garantissaient pas beaucoup, aux yeux des impérialistes, les intérêts des capitalistes, à cause des dangers de rivalités tribales pouvant dégénérer à tout moment en guerres tribales dans des jeunes nations à peine indépendantes de l’Afrique. 

Le scenario était, à chaque période, toujours le même : 1. On déstabilise la situation politique par divers moyens (en provoquant diverses formes de crises politiques: conflits entres leaders, coup d’état, révocation des ministres, renversement d’un gouvernement légal, persécutions et assassinats des leaders politiques, renvoie du parlement, agression étrangère avec collaboration des collaborateurs locaux, sécessions, provocation au sein de l’armée, et au sein du peuple, pour susciter une insurrection dans l’armée, et une insurrection populaire) ; 2. On propose des solutions qui instaurent et arrangent un ordre néocolonial (ou de terreur si nécessaire), en recourant aux conseils et propositions montés par des conseillers occidentaux choisis, pour réaliser un programme de stabilisation, monté par la CIA,  la sécurité, et le monde des finances américain et belge. 3. On applique ces solutions grâce à la collaboration des collaborateurs congolais portés au pouvoir (politique et de l’armée) par plusieurs types de répression.    4. On écarte du pouvoir tous les nationalistes et patriotes qui s’opposent à ces décisions pro-capitalistes (pro-impérialistes). 5. On installe et maintient au Congo un régime néocolonial dont les acteurs sont choisis par l’Occident impérialiste, dans et pour la naissante bourgeoisie bureaucratique compradore.                                                                 Ce régime doit gouverner dans un Etat fort et érigé en fonction des intérêts des puissances impérialistes aux détriments des masses populaires du Congo. Comme tout Etat est monté pour défendre les intérêts d’une classe sociale donnée, au Congo, en compensation des services rendus à ces puissances impérialistes, les éléments de la bourgeoisie bureaucratique compradore seront placés au pouvoir, dans différents gouvernements pour les intérêts des impérialistes, et de cette bourgeoisie. Les bénéficiaires des postes auront ces avantages : l’exercice du pouvoir (prestige social, avantages matériels), et l’enrichissement lié (par des corruptions) aux postes occupés. Loin de satisfaire tout ce monde de rapaces et de vautours de tous poils, de la même manière, ces avantages ne pourront pas empêcher l’apparition des rivalités personnelles (pour des intérêts individuels) entre membres de cette nouvelle classe sociale (Tchombe combattra Adoula et Iléo, tandis que Mobutu combattra Kasa-Vubu et Kimba).

Ce plan qui démarra dès 1958, connut plusieurs phases de réalisation, et eut les acteurs suivants :

  1. Du Côté   de l’Occident capitaliste (impérialiste) :

    . Maurice Templesman : Richissime diamantaire Juif Américain. C’est le premier homme qui ouvrira un compte en banque pour le jeune espion Joseph Désiré Mobutu, en 1958, par ordre d’Allen Dulles et de Lawrence Devlin (dit Larry Devlin).

    . Lawrence Devlin (ou Larry Devlin) : Chef de l’Agence de la CIA au Congo en 1960, fondateur du fameux ‘’groupe de Binza’’, véritable regroupement des collaborateurs congolais devant former le noyau de la bourgeoisie bureaucratique compradore du Congo (à Léopoldville). Il fut aussi  directeur du Plan de la déstabilisation du Congo indépendant, et l’organisateur de l’assassinat du Premier Ministre P-E. Lumumba.

    . Allan Dulles : Patron de la CIA à Langley : Directeur  de la CIA, superviseur et Planificateur du complot de l’assassinat de P-E. Lumumba.

    . Tumberlake : Ambassadeur des USA à Kinshasa, Organisateur de l’Opération de déstabilisation du Congo, à Kinshasa, et au reste du Congo.

    . Pierre Davister : Rédacteur en chef du journal l’Avenir Colonial, l’homme qui a recruté Mobutu pour le compte d’abord de la Sûreté belge, et ensuite de la CIA.

    . Eisenhower : Président des USA après la seconde guerre mondiale, organisateur de la lutte contre l’expansion et l’implantation du communisme dans le monde.                                         . Langley : Siège de la CIA, à Washington, Virginie.

    . Marlière : Colonel de l’armée belge, conseiller militaire de Mobutu, actif dans le programme des deux  coups d’Etats opérés par Mobutu, et dans la lutte contre l’insurrection armée menée les nationalistes du CNL.

    . Jean Schramme et  Bob Denard : Mercenaires de la Sûreté belge et de la CIA, engagés par des collaborateurs congolais, et qui appuieront l’Indépendance du Katanga pour le compte de Tchombe.

    . Ketani : Colonel marocain, collaborateur militaire de Mobutu, dans la lutte de celui-ci contre les nationalistes congolais.

    . Janssens Emile : Général major belge, chef de la Force Publique, qui provoqua les soldats congolais en écrivant sur un tableau : Avant Indépendance=Après Indépendance !                                                                                                                              .Cumont : Général belge qui soutiendra la sécession katangaise.

    . Vandewalle : Colonel belge, responsable de l’armée au Katanga (en sécession), en 1960, qui forma avec le major Crèvecoeur, les gendarmes katangais, et qui dirigea l’Opération Ommegang, en 1964, dans laquelle les mercenaires recrutés des forces de l’OTAN, liquidèrent le gouvernement révolutionnaire de Stanleyville, en écrasant, dans la province Orientale, en 1964, les forces nationalistes.

    . Les services d’espionnage et de Sûreté de l’Etat d’Israël, et de l’Afrique du Sud.

  1. Du côté   congolais :

    Le recrutement des agents collaborateurs des impérialistes occidentaux (USA et Belgique surtout, et Israël) s’est effectué dans les milieux des collaborateurs, anciens ‘’Evolués’’, et nouveaux éléments de la bourgeoisie bureaucratique compradore.

    Nous avons déjà décrit (dans notre article sur Gizenga, publié au début du mois d’octobre 2008) les différentes tendances des Evolués du Congo (rangés en collaborateurs, réformistes, et nationalistes radicaux). Nous ne citerons ici que les plus influents.

    . Du Groupe de Binza (où l’on trouve  collaborateurs et réformistes) et alliés, on note la présence, et la participation active de : Kasa-Vubu, Mobutu, Delvaux, Nendaka, Bomboko, Adoula, Ndele, IIéo, Bolikango, Anani, et Tshisekedi, Lihau, Kengo, et d’anciens syndicalistes tels que Kithima, et Boboliko.

    . Du groupe des collaborateurs du Katanga : Tchombe, Munongo.

    . Du groupe des collaborateurs du Kasaï : Kalonji, Ngalula

    Le groupe des nationalistes (ayant deux tendances : réformiste et radicale) a perdu, dans la corruption, beaucoup de ses membres, et qui ont fini par rejoindre les rangs des recrutés des impérialistes, dont : Kamitatu Cléophas, Nendaka, Mandungu, Manzikala, Lundula, masikita, Kakwala, Kimpiobi, et autres.

    Comme dans toute équipe, il y a eu, de tous les côtés, des éléments de commandement, de collaboration et d’exécution.

    Chez les Congolais, on mentionnera parmi les meneurs de jeu de collaboration - dont les rôles et les tâches varieront selon les situations socio-politiques, les stratégies, les tactiques des impérialistes – les personnages suivants: Pour les régimes néocoloniaux à placer à Kinshasa : Kasa-Vubu, Mobutu, Ileo, Adoula, Delvaux, Kimba, Maboti, Nendaka, Bomboko, Kengo Wa Dondo, Ngalula, Ndele. Pour les sécessions  Tchombe, Munongo, Kalonji. Pour l’armée : Mobutu, Lundula, Bangala, Nkulufa, Masiala. Pour la sécurité : Nendaka, Manzikala.

       Puisque tous ces acteurs sont sortis de certaines couches de la population congolaise, il convient de décrire ici, les différentes classes sociales du Congo (qui ont toujours été en état de lutte), en ces années soixante.

      LES CLASSES SOCIALES  AU  CONGO

       Schématiquement, de la fin des années cinquante au début des années soixante, on compte au Congo – à la suite des travaux de Jacques-Jérôme Maquet, et du biographe de P. Mulele -, six classes sociales dont : 1. L’aristocratie noire (décadente) ; 2. La bourgeoisie nationale (embryonnaire) ; 3. La petite bourgeoisie noire; 4.  Les paysans ;  5.  Le prolétariat et le semi-prolétariat;  et 6.  Le sous-prolétariat.

    - L’aristocratie noire (composée de chefs coutumiers) est décadente pour avoir perdu presque la totalité de son autorité vis-à-vis de ses sujets devenus sujets colonisés, et dépendant directement de l’autorité coloniale. Assujettie par l’ordre colonial, elle ne jouera que le rôle de collaboratrice à l’ordre colonial (sur le plan administratif). Faute de mieux, elle collaborera avec les colonialistes pour garder quelques avantages matériels. Ne pouvant maintenir un ordre féodal (effacé par la colonisation), les chefs coutumiers recevront, depuis les années quarante jusqu’au début des années cinquante, une prime annuelle calculée en fonction du nombre d’indigènes qu’ils administraient, et recevaient aussi un pourcentage (faible) sur les impôts de capitation payés par leurs sujets congolais.                                                                                                  Ludo Martens dit que ’’les obligations qui incombaient aux chefs coutumiers les reléguaient au rang de contremaîtres au service de l’exploitation capitaliste et de chiens de garde de l’ordre colonial (...) Le pouvoir colonial avait conservé la plupart des formes extérieures de l’ordre social de la société traditionnelle, plus particulièrement les rapports de domination et de subordination, et les aspects réactionnaires de l’idéologie tribale et féodale. Mais ces formes traditionnelles enveloppaient désormais des rapports d’exploitation propres au capitalisme international’’. Si la plupart de ces chefs coutumiers (dont l’autorité s’exerçait sur un grand nombre de sujets) ont été des collaborateurs des colonialistes, une minorité (ceux dont l’autorité ne s’exerçait que sur un petit nombre de sujets) refusa par contre de collaborer, et prêta main forte au mouvement nationaliste. Les chefs coutumiers collaborateurs ont été utilisés, plus tard, (à la fin des années cinquante, et aux années soixante) pour appuyer des partis pro-impérialistes. 

    - La bourgeoisie nationale a été composée de propriétaires de firmes indigènes. Bien qu’embryonnaire (aux faibles capitaux), elle détenait des petites entreprises (industries) dont les activités étaient orientées vers le commerce, le domaine agricole, les domaines de la construction, de la menuiserie, des garages, des savonneries, des restaurants, des hôtels. Cette classe était rejointe aussi par certains groupes d’évolués dont les prêtres, les assistants médicaux et agronomes, les employés supérieurs des sociétés. Ludo Martens dit que ‘’entre 1956 et 1960, la bourgeoisie nationale s’opposa au pouvoir colonial à cause de la discrimination raciale, et qu’elle revendiquait l’égalité politique, sociale et économique avec les colons blancs’’. Il précise avec raison que ’’elle participa à la lutte pour l’indépendance parce que la route de l’accumulation du capital lui était en grande partie fermée par le système colonial, mais que durant cette période, une fraction de cette bourgeoisie nationale, liée souvent aux chefs coutumiers, s’enrichit en collaborant avec les grandes sociétés étrangères’’. ‘’Elle formait déjà, continue-t-il, une importante réserve pour la bourgeoisie monopoliste (…) Minoritaire, en 1960, elle ne comptait pas plus de 10.000personnes ’’.

    - La Petite Bourgeoisie noire : Les membres de cette classe sociale, appelés des ‘’évolués’’ étaient repartis en trois fractions : La petite bourgeoisie indépendante (composée d’artisans, de commerçants), qui comptait, en 1958, presque 15.000 membres. La petite bourgeoisie salariée (composée en 1960, par 70.000 employés engagés dans des entreprises, et par 98.000 agents de l’administration). C’est dans cette petite bourgeoisie de salariés qu’on recrutera pratiquement la quasi totalité des politiciens congolais. Le biographe de Mulele dit sur eux que les agents de l’administration formaient la couche supérieure de la petite bourgeoisie, et jouissaient  à la fin du régime colonial des mêmes traitements que les fonctionnaires blancs du niveau correspondant. Puisqu’ils seront les plus éveillés des différentes couches de la population, c’est eux qui hériteront des anciens colonisateurs, la direction des institutions étatiques du Congo indépendant. C’est ainsi qu’on trouvera, après l’indépendance, parmi eux, les dirigeants des divers gouvernements, et d’autres institutions étatiques. Beaucoup d’entre eux, ayant remplacé les blancs dans des Institutions étatiques, et  voulant garder, à cette époque les avantages liés à leurs postes (administratifs, et politiques), deviendront, des collaborateurs des néocolonialistes. Mais c’est aussi dans cette classe sociale qu’émergeront bien qu’en petit nombre, les nationalistes (tels que Lumumba, Mpolo, Okito, Mulele, Gizenga du début).                                                                                                                                             La troisième fraction était composée d’élèves de l’enseignement secondaire, et d’étudiants de l’enseignement supérieur. Beaucoup d’entre ces derniers,  une fois diplômés, tels que les commissaires Généraux de Mobutu – Lihau, Tshisekedi -, rejoindront les collaborateurs des impérialistes. Beaucoup d’anciens étudiants de l’UGEC, hier marxistes, tels que Gérard Kamanda, trahiront, pour des intérêts individuels, leur idéal révolutionnaire, en entrant dans la bourgeoisie bureaucratique compradore. Des exceptions comme Mitudidi seront rares. Kanza Thomas, premier universitaire congolais, qui se disait Lumumbiste, connaîtra le même itinéraire réformiste que Gizenga. Il faut noter ici, que les étudiants de l’UGEC, tout en se disant opposés à tout régime néocolonial installé au Congo auront des positions ambigües : Au lieu de rejoindre les révolutionnaires du CNL, ils ont préféré, au début des années soixante, des déclarations tapageuses dans des revues et journaux. Mais plus tard, à la fin des années soixante, ils seront les vrais premiers opposants au régime de Mobutu. Celui-ci tuera, à deux reprises (en 1969, et 1970),  beaucoup d’entre eux, et finira par enrôler dans l’armée les survivants.

    - Les paysans. Sur eux, Ludo Martens dit ces mots justes et touchants :’’Vers la fin du régime colonial, les paysans produisant à la mode traditionnelle, représentaient 77% de la population. Le produit de leur travail leur permettait à peine de survivre. L’Etat leur extorquait un surtravail en levant des impôts, en imposant des travaux pour l’infrastructure du pays, en imposant les cultures obligatoires aux prix les plus bas possible’’. C’est ainsi qu’il faut comprendre pourquoi les paysans ont été au Congo parmi les plus opprimés, et de ceux qui ont le plus aspiré à leur libération, et de ceux qui ont tout fait pour exiger l’indépendance. Ils seront de ceux qui reconnaîtront, et retrouveront leurs intérêts dans le programme politique et économique des partis nationalistes.

    - Le prolétariat et le semi-prolétariat : Après les paysans, ce sont ces catégories de la classe ouvrière sociale, qui ont été nombreuses dans un Congo aux entreprises capitalistes florissantes. ‘’Sur une population totale de 13.000.000 de personnes, dit Ludo Martens, le Congo comptait 1.199.896 salariés en 1956, dont 755.944 pouvaient être considérés comme des prolétaires’’. C’est dans ces catégories de la classe ouvrière, qu’on trouvera les hommes qui mèneront les plus importants mouvements de revendications de libération, allant des grèves jusqu’à l’insurrection armée qu’on verra au début des années soixante, au Kwilu, au Kwango, et à l’Est du Congo. C’est la classe sociale la plus révolutionnaire. Comprenant le mieux le programme des partis politiques nationalistes, et sensibilisés, organisés, et mobilisés par les nationalistes, c’est eux qui encadreront les paysans dans l’insurrection populaire armée contre les néocolonialistes et leurs alliés au pouvoir à Léopoldville, et dans le reste du Congo ‘’faussement’’ indépendant aux yeux des opprimés. L’indépendance n’ayant pas amélioré leur condition de vie, et n’ayant pas allégé leur misère, le mécontentement de la population ‘’oubliée par les politiciens démagogues’’ (de la bourgeoisie bureaucratique compradore),  était évidente.

    - Le sous-prolétariat : Maquet et Ludo disent que dans des villes des civilisations industrielles nouvellement nées en Afrique en général, et au Congo en particulier, une grande couche de la population (ayant fui la misère à la campagne, dans l’exode rural, et à la recherche du travail) se trouvant sans travail, forme un sous-prolétariat. Au Congo, la ville de Léopoldville a été, en 1959, objet d’une étude qui conclut l’analyse de la situation en ces termes :’’Sur une population totale de 380.781 habitants, la ville comptait 123.000 actifs, dont 29% (36.000) étaient officiellement enregistrés comme chômeurs’’. Ludo Martens dit dans son analyse : ’’De nombreux jeunesse rendant clandestinement dans la capitale, le nombre de travailleurs sans emploi était encore plus beaucoup important. Le pourcentage de jeunes villageois sans travail appelés ‘’chômeurs’’ était lui aussi fort considérable. Ces jeunes ‘’chômeurs’’ donneront, le 4 janvier 1959, le signal de la révolte populaire qui, à Léo, puis à l’intérieur du pays, marqua le début de la lutte ouverte pour l’indépendance’’. Cette classe sociale fera alliance avec la classe ouvrière dans  le mouvement d’émancipation qui explosera dans différentes villes du Congo, et qui s’alliera aussi aux paysans, en apportant à la campagne, l’élan de ce mouvement. C’est le cas des chômeurs refoulés de Léopoldville qui, après le 4 janvier 1959, apporteront l’élan de ce mouvement, dans leurs villages.

    Les partis du cartel nationaliste (dont MNC-L, PSA, CEREA, BALUBAKAT) ont été majoritaires au Congo (avant et après l’indépendance) parce que c’est eux qui dans leurs programmes et attitudes, se préoccupaient de la misère du peuple, et combattaient les visées néocolonialistes des puissances capitalistes alliées aux partis de droite (dont PNP, LUKA, ABAKO, PUNA, CONAKAT, PDC, UNIMO, UNC).

    L’INDEPENDANCE PIEGEE

    Quelques faits insolites illustreront les enjeux politiques de la période qui suit l’indépendance du Congo ; indépendance qui apparaître sous son vrai jour comme une indépendance piégée. Le discours que lit Lumumba devant les Congolais et la délégation de la Belgique (conduite par le roi Baudouin Ier), a fait date, et a été très apprécié par la population du Congo parce qu’il disait tout haut ce que pensaient de la colonisation, tous les Congolais. Il inspirera le poète martiniquais Césaire dans sa pièce de théâtre au titre de ‘’Une Saison au Congo’’. Cette indépendance a été politique sans être pour autant économique, et socioculturelle. Il y avait encore un long chemin à parcourir pour arriver à ce que Lumumba appelait ‘’l’indépendance totale’’, où le Congo pourrait avoir une économie nationale, où, pour développer leur pays, les congolais devaient compter avant tout, d’abord sur leurs propres forces.

         - Le 5 juillet 1960, Janssens, commandant de la Force Publique, provoque les soldats congolais en leur signifiant que l’indépendance n’a rien changé à leur condition. En suscitant les troubles dans la FP, le général belge, s’attendant ainsi à une réaction d’insurrection au sein de l’armée – qui finit par se produire -, cherchait un prétexte à l’intervention militaire de l’armée belge qu’il réclamera officiellement au Général Gheysen le lendemain.                  – Le 10 juillet 1960 : Début de l’agression belge à Elisabethville, et à Luluabourg. Le 12 et le 13 juillet 1960 : 2.000 soldats belges occupèrent l’aéroport et le centre ville de Léopoldville.         – Le 11 juillet 1960, Tchombe proclame l’Etat du Katanga, dont il est Président. La sécession katangaise, soutenue par la Belgique, a été financée par l’Union Minière du Haut Katanga.          – Le 13 juillet 1960, le Général Cumont déclare que les troupes métropolitaines sont mises à la disposition de Tchombe.       – Le 9 août 1960 : Albert Kalonji proclame l’indépendance de l’Etat minier du Kasaï. Cette sécession sera financée par la Forminière, une société filiale de la Société générale de Belgique.

    Attitude de l’Occident capitaliste : - Arthur Gillon, ministre belge de la Défense, déclare à la Chambre que l’ensemble des forces belges engagées au Congo s’élève à près de 10.000hommes.   – Les forces de l’ONU, sollicitées par Lumumba, pour s’opposer à l’agression belge, se comportent au Congo, comme des troupes d’occupation au service des intérêts impérialistes occidentaux : au lieu de désarmer les soldats belges, les soldats de l’ONU désarment les soldats congolais. Ludo Martens mentionne dans son livre sur Mulele, que le Général Von Horn, commandant en chef des forces de l’ONU, le reconnut dans ses mémoires qu’il publia en 1966. Il dit encore : ‘’Après que Lumumba lui ait notifié qu’il devait cesser de désarmer les soldats de l’ANC fidèles au gouvernement, le général Von Horn se rendit chez l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique, Clare Tumberlake, avec qui il s’accorda à envoyer son second, le général britannique Alexander, à New York, afin de convaincre le secrétaire général de l’ONU que le désarmement complet de l’ANC constituait le seul espoir d’ordre et de paix au Congo. Dans sa résolution du 21 février 1961, le Conseil de sécurité avait exigé l’évacuation immédiate de tous les militaires et conseillers belges du Congo et du Katanga en particulier’’. Mais le général Von Horn n’appliqua pas cette décision).

    On trouve au Katanga (en sécession), les officiers étrangers (belges surtout) suivants : Le colonel B.E.M Fréderic Vandewalle, qui dirigeait l’équipe d’officiers belges chargés de former  et de diriger la gendarmerie katangaise ; le capitaine André Plotin ; le commandant Robert Lamouline ; les commandants Emile Grailly, Albert Liégeois, et Armand Verdickt ; les mercenaires Jean Schramme, et Bob Denard.

    Attitude de l’ONU :

    Contre les décisions de Lumumba, - qui lance contre les sécessions de Tchombe et Kalonji, les soldats de l’ANC, et les paysans et ouvriers encadrés par le parti nationaliste Balubakat -, le 8 août 1960, les intrigues de l’ambassade américaine et du commandant en chef de l’ONU au Congo, aboutissent : le Conseil de sécurité de l’ONU adopte une résolution stipulant que les troupes de l’ONU restent en marge de tout conflit d’ordre intérieur au Congo

           LE CAS  BAKWANGA : Le 26 août, 300 soldats lumumbistes occupèrent Bakwanga, la capitale du Sud-Kasaï. Mobutu arrêta l’offensive victorieuse sur ordre des Américains. Le général Lundula, son chef, ne sera même pas consulté pour cette grave décision. Il s’en plaindra auprès du ministre à la Défense, Lumumba, qui  ignorait lui-même aussi la décision,  et qui le reprochera à Mobutu. On ne peut que se demander pourquoi Mobutu n’a pas été fusillé pour cette haute trahison ! (Son biographe, Francis Monheim reconnut plus tard, la décision de Mobutu, qui a toujours été, à l’ombre, sous les ordres des Américains).

           LE CAS  KATANGA : Mobutu reproduira la même trahison, quelques semaines plus tard, au Katanga, où lui-même et l’ONU décréteront le cessez-le-feu pour stopper l’avancée de l’armée lumumbiste et pour sauver l’Etat du Katanga d’un effondrement imminent, selon les mots de Ludo Martens. L’ONU évacua 2.500 soldats nationalistes qui avaient déjà pénétré profondément au Katanga. Cette décision servait-elle l’unité nationale ?  Lumumba désapprouva cette décision, tandis que Kasa-Vubu l’approuva. Un conflit ouvert éclata entre le premier ministre nationaliste (soucieux de l’unité nationale), et le président collaborateur des impérialistes (qui ne tenait nullement à sauver l’unité nationale, et intégrité du territoire congolais).

    Le 5 septembre 1960, entra en jeu Kasa-Vubu : Il révoque Lumumba et quelques autres ministres nationalistes, et décide la dissolution du gouvernement Lumumba. Il exige aussi que les soldats de l’ANC déposent les armes ! Il n’est pas difficile de deviner derrière le personnage, la présence des Etats-Unis d’Amérique et de la Belgique, par le rôle joué par Devlin, et Tumberlake. Mais pour quel intérêt du peuple congolais ?

    Le 14 septembre 1960, Mobutu organise son premier coup d’Etat dans le seul but d’éliminer Lumumba de la scène politique. Lumumba sera dès lors assigné à la résidence sous la surveillance des troupes de l’ONU. Ludo Martens ajoute à juste titre qu’à quelque distance, l’armée de Mobutu le guette, et surveille tous les mouvements du leader nationaliste. Ici, encore on devine le rôle de l’ambassade des Etats-Unis à Léopoldville.

    Ce premier coup d’Etat de Mobutu, n’est pas  l’œuvre isolée  de l’impérialisme, il est aussi une des réalisations d’un programme monté depuis plusieurs mois par des politiciens congolais pro-capitalistes. Le biographe de Mulele écrit :’’Après les élections de mai 1960, on assista à diverses tentatives de formation d’un bloc anti-lumumbiste groupant toutes les forces collaboratrices’’. Ce bloc vit le jour dès le 30 juin 1960, et s’accorda sur le premier coup d’Etat de Mobutu. Ludo Martens commente non sans ironie : ’’Kasa-Vubu ayant échoué dans sa tentative d’évincer Lumumba de la vie politique, Mobutu entra lui-même en scène pour parachever le coup d’Etat. Le 14 septembre 1960, Mobutu ‘’neutralisa’’ les deux adversaires, Lumumba et Kasa-Vubu, à la grande hilarité de ce dernier qui contresignera en tant que président de la République tous les diktats du colonel’’. Mobutu a été assisté pendant cette période par le colonel Marlière, son conseiller militaire.

    Le lendemain matin, Serge Michel diffusa un communiqué écrit de la main de Lumumba : ‘’Le gouvernement central de la République de Congo porte à la connaissance du peuple que le colonel Mobutu, chef d’état-major des forces armées, a été corrompu par les impérialistes pour jouer un coup d’Etat contre le gouvernement légal et populaire’’.

            Le 10 septembre 1960, Iléo est nommé premier ministre par Kasa-Vubu, à la tête d’un gouvernement composé par les membres du groupe de Binza et alliés.

              Le 17 janvier 1961, Lumumba, Mpolo et Okito, arrêtés par les soldats de Mobutu,  seront assassinés à Elisabethville (en pleine sécession katangaise), sur ordre de Mobutu, de Kasa-Vubu, de tchombe, et de Minongo, obéissant à leur tour aux ordres des USA, en collaboration avec la Belgique. Aucun procès n’aura lieu, au Congo, ou ailleurs, sur cet assassinat qui dévoilera la parfaite collaboration existant entre le Gouvernement Central de Léopoldville et le Gouvernement de l’Etat sécessionniste du Katanga ! L’ONU - qui n’a pas empêché cet assassinat -, n’en fera pas une histoire. Seul le bloc de l’Est dénoncera dans cet assassinat le complot des impérialistes ! Ce ‘’crime d’Etat’’ que reconnaîtra plus de quarante ans plus tard la Belgique, continuera toujours à hanter l’esprit des nationalistes congolais.

            Du 22 juillet au 2 août 1961, aura lieu à Léopoldville, le Conclave de Lovanium ou Conclave de la capitulation, où beaucoup de nationalistes corrompus, installeront Adoula au pouvoir, comme premier ministre, à la tête du Gouvernement Adoula présenté devant les Chambres comme  ‘’successeur légal du premier gouvernement central’’. Nous avons déjà dénoncé, dans notre étude sur Gizenga, cette capitulation des nationalistes, orchestrée par ce dernier, à la grande déception de Mulele.    

            1963 : 2/3/1963 : L’URSS réclame le retrait des forces de l’ONU au Congo.  29/9/1963 : Mise en congé du Parlement par Kasa-Vubu. Persécution des Nationalistes congolais. Du 29 septembre au 3 octobre 1963, se tient à Léopoldville, une assemblée extraordinaire des partis nationalistes d’opposition. Ils créent l’U.PA.NA (Union des Partis Nationalistes, regroupant le MNC-L, le PSA-G, l’UDA, et le PNCP) dans le but de coordonner la résistance aux mesures prises par le Gouvernement. Le 3 octobre 1963 : Création du CNL (Conseil National de Libération), dont l’objectif fondamental était de renverser le gouvernement Adoula et de réaliser la ‘’décolonisation totale et effective du Congo dominé par la coalition des puissances étrangères’’.

    Mulele étant déjà (depuis juillet 1963) dans le maquis au Kwilu, les principaux membres du CNL, exilés à Brazzaville, depuis octobre 1963, étaient : Ch. Gbenye (MNC-L), G. Yumbu (PSA-G), E.D. Bocheley (MNC-L), T. Mukwidi (PSA-G), A. Lubaya (UDA), PH. Kanza (UDA), E. Lonji (PNCP), V. Pakassa, commandant en chef des forces armées révolutionnaires, A. Asumani-Senghie (MNC-L), B. Lukunku (MNC-L), S. Kama (PSA-G), L. Mulundu (PSA-G), A. Peti-Peti (ex-LUKA), M. Mongali (Parti du Peuple en 1960).                                                           

    Mobutu, assisté du colonel Marlière, combattra l’insurrection populaire armée du CNL, de 1964,  grâce à l’appui et à l’assistance militaire et financière des impérialistes (américains et belges) qui avaient à préserver au Congo, leurs intérêts économiques et politiques. Sans armée bien organisée, Mobutu a recouru aux mercenaires occidentaux (de l’OTAN) qui vaincront les combattants nationalistes, dans l’opération Ommegang conduite par Vandewalle, assisté par les officiers qu’on a déjà vus dans la sécession katangaise (Protin, Lamouline, Grailly, Liégeois, Verdickt).

    Le 24 novembre 1965, Mobutu, grâce au ‘’Plan Larry’’ (monté par les USA, en collaboration avec la Belgique) fait son deuxième coup d’Etat, éliminant Kasa-Vubu du pouvoir, et devenant, à la même occasion, président de la République du Congo. Le régime qu’il instaure au Congo est néocolonial (comme celui de Kasa-Vubu) sur ordre des impérialistes, mais il y ajoute une note de dictature pour des raisons qu’on exposera plus tard, dans cette étude.

    On montrera par ailleurs, dans la suite de cette étude, qui était l’homme, qui a recruté Mobutu dans la politique, et comment, et pour quels buts on l’a préparé à prendre enfin le pouvoir en ce jour du mois de novembre de 1965, et pourquoi, comment on l’a aidé à le garder jusqu’à sa fuite en 1997 !

    Kinshasa le 11/11/2008.



    Bibliographie :

  • Jorge Beys, P-H Gende-Bien,   et B. Verhagen : Congo 1963, C.R.I.S.P, Bruxelles, I.N.E.P, Léopoldville.
  • Ludo Martens : Pierre Mulele   ou La seconde vie de Patrice Lumumba, EPO, 1985.
  • F. Monheim : Mobutu, l’homme   seul, Bruxelles, 1962.
  • J. Chomé : L’ascension   de Mobutu, Bruxelles, 1974.
  • J-L Remilleux et Mobutu :   Dignité pour l’Afrique (Entretiens), Albin Michel, Paris, 1989.

CENTRE  D’ETUDES  DU  MOUVEMENT  NATIONALISTE  CONGOLAIS  (C.E.MO.NA.C)

KINSHASA / R. D. C

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